Président de l’Association des Camerounais-Ivoiriens de Côte d’Ivoire(ACAMCI) depuis 24 ans, il est aussi l’organisateur du Ngond’a Sawa, depuis 7 ans, au pays des Éléphants. La prochaine édition aura lieu à Abidjan, le premier dimanche de décembre 2024.
M. Mpah bonjour. Quand est-ce que l’Acamci a été créée et dans quel but ?
Bonjour Jean-Célestin Edjangué, merci d’être venu jusqu’à nous à Abidjan. L’Association est née en 2002, dans le souci de l’entraide, la solidarité et le financement des micros projets. J’ai eu à l’idée de créer cette association, au lendemain du coup d’État, en 2002, pour permettre aux Camerounais de se retrouver. Parce que hors du pays, on se sent seul. Et le fait de se retrouver de temps en temps, comme si on était au pays, pour partager des souvenirs, élaborer des projets ensemble, brise la solitude, rend plus supportable l’éloignement familial ou des amis laissés au pays.
Comment fonctionne l’Acamci ?
L’Association fonctionne comme toutes les associations, selon la loi des Nations Unies de 1961, qui réglemente le fonctionnement des associations dans le monde. L’Acamci est une association qui regroupe tous les Camerounais, de naissance, d’adoption, de filiation, de naturalisation et autres. Nous avons des gens originaires de toutes les régions du Cameroun, mais aussi des Camerounais par adoption, filiation et naturalisation. Concrètement, ça veut dire que vous pouvez être marié à une femme ivoirienne, cette femme intègre l’Acamci. De même, vous pouvez être marié à un Ivoirien si vous êtes Camerounaise, l’Ivoirien en question intègre l’Acamci, par filiation de mariage. Quant au fonctionnement de l’Acamci, il est simple. C’est le fonctionnement ordinaire, traditionnel. Tous les dimanches, il y a système de tontine, avec des gains. On peut gagner jusqu’à 1 million de Fcfa par semaine. Nous avons aussi mis dur pied un système d’entraide qui stipule que lorsqu’un membre perd un proche, l’association intervient par solidarité. Un exemple. Si vous perdez un parent biologique, sur les 300 milles, si chaque membre donne 10.000 FCFA, ça fait 3 millions de FCFA. Ce qui permet d’aller enterrer dignement son parent de famille au pays. Nous avons aussi mis sur pied un système de banque interne avec épargne. On oblige les membres à épargner 40 à 50 milles Fcfa par mois. À la fin de l’année, la sommes épargnée est remise à l’épargnant.
Quels sont les projets à venir de l’Acamci ?
Les projets sont à court, moyen et long terme. Actuellement, nous sommes sur le projet siège, visant à l’Acamci de se doter d’un siège physique, un bâtiment identifiable. Nous avons acquis un terrain à plus de 8 millions de FCFA. Cette année, nous allons démarrer les travaux de construction. Autre le siège, l’édifice abritera des salles de conférence, des salles de jeux et quelques résidences. Ce qui offrira à l’association des sources de financements.
Recueilli à Abidjan par J.-C. Edjangué