Le film écrit et réalisé par la jeune Italo-Camerounaise sera en projection ce 22 juillet au cinéma Saint-André des Arts dans le 6ᵉ arrondissement de la capitale française.

 « Parce que c’est la valorisation de la femme noire. Il faut aussi encourager la jeune cinéaste, qui a fait un travail extraordinaire pour réaliser son film. Elle est par ailleurs sociologue, très intéressée par le rapport de l’individu, des communautés, à la société. En plus, la problématique soulevée est capitale, elle concerne la question de la racialisation ». Francis Bérenger Mendjiengoué Djouakoua, jeune producteur camerounais, initiateur du festival Made in black et qui a lancé il y a quelques années à Paris le projet « Viens regarder les films en salle de cinéma », ne passe par quatre chemins pour justifier sa caution à la projection de l’avant-première de « je suis noire, je suis belle ». Le film documentaire réalisé par l’Italo-camerounaise, Sabrina Onana (lire par ailleurs), en 1 heure 24 minutes et 45 secondes, est une plongée saisissante de la question identitaire des femmes africaines et caribéennes dans l’hexagone.

Expérience afro-féminine

« Je suis noire, je suis belle » film écrit et réalisé par Sabrina Onana, est la restitution de l’expérience de cette cinéaste dans le monde des femmes africaines et caribéennes en France. « Douze femmes afro-françaises », comme le souligne le synopsis, « à cœur ouvert et sans tabous sur leur rapport à l’identité, à la beauté et à la féminité. Plusieurs sujets émergent : le rapport aux cheveux, au standard de beauté, au regard masculin, à la représentation médiatique des femmes noires et son impact sur la construction identitaire de chacune », raconte encore le synopsis, insistant : « Entre hésitations, confiance, aliénation et résilience, leurs parcours lèvent le voile sur les problématiques qui concernent tant les sociétés africaines et caribéennes qu’occidentales, encourageant l’ouverture d’un dialogue intra et extracommunautaire honnête et constructif, tout en proposant, en filigrane, une réflexion sociologique et sociétale ».

Une Sociologue caméra embarquée

Si le film de Sabrina Onana interpelle, s’il est si touchant, c’est bien évidemment parce qu’il embrasse la somme des questions que rencontrent non seulement les femmes africaines et caribéennes en France, même si ces problématiques se posent à elles avec plus d’acuité, mais elles sont également le lot des communautés noires et maghrébines dans l’hexagone. Ces communautés dont les membres n’ont pas souvent d’autres choix que de se sentir étrangers ici, étrangers là-bas, sans repères ni certitudes quant à leur identité véritable. Cette quête identitaire peut être un cheminement douloureux, dans des sociétés où le discours dominant des acteurs politiques, des décideurs économiques ou même de la société civile est généralement aux antipodes de la réalité quotidienne vécue par les membres de ces communautés. « Le monde racialisé du cinéma français », le film d’un autre Camerounais, Blaise Mendjiwa, primé au Festival international du Film panafricain de Cannes (FIFP) en 2021, indexe déjà une partie de cette problématique. Les récents évènements du mois de juin dernier, dans de nombreuses villes françaises, témoignent de ce malaise, reflet d’une réalité cruelle, parfois, qui peut déboucher sur l’irréparable, comme ce fut le cas avec la mort du jeune Nahel, tué par un policier pour avoir refusé d’obtempérer lors d’un contrôle routier.

Sabrina Onana, de mère italienne et de père camerounais, et qui vit en France après avoir vécu en Italie, a su utiliser à merveille les éléments de comparaison du quotidien des africains des deux côtés des Alpes pour raconter, comme personne, cette histoire à la fois déchirante et captivante, en mettant toujours en avant des parcours uniques.

Réalisatrice, photographe, créatrice de mode autodidacte et indépendante, cette artiste diplômée en sociologie contemporaine à l’ENS-Paris Saclay et à la Sorbonne, a découvert sa passion pour le cinéma au cours de ses années de licence en Sciences Sociales et Politique à l’Université PSL-Paris Dauphine, après avoir tourné son premier film documentaire « Crossing the color line », en 2020.

Cette avant-première sera aussi un moment de découverte des Stands produits cosmétiques (Les Secrets de Nyango) et des poupées des enfants (Little Nappy) sans oublier Les Secrets de Lolly qui remettront des cadeaux aux participants.

Par Jean-Célestin Edjangué à Paris

*Avant-première samedi, 22 juillet 2023, au cinéma Saint-André des Arts, Pari 6ᵉ, de 19 h00 à 23 h 00. Métro ligne 4, RER B et C, ticket 9,50 euros et 10 euros avec Cocktail sur place.

Contact : 0763717196

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