Ce pays d’Afrique de l’Ouest a accédé à la souveraineté territoriale, le 1er août 1960.

C’est l’un des pays les plus contrastés de la sous-région ouest-africaine. Avec de bons indicateurs économiques et de piètres indices concernant la liberté d’expression et les droits humains.

Situation économique

Selon la banque africaine de développement (Bad), l’activité économique au Bénin se renforcerait en 2022, avec une croissance de 6,8 %, après 7,0 % en 2021, En 2023, le Bénin pourrait afficher un taux de croissance de 6,4%. C’est ce qu’indiquent les perceptives économiques dévoilées le 25 mai 2022 par la Banque africaine de développement (Bad). « La croissance devrait atteindre 6,1 % en 2022 et 6,4 % en 2023 ».

Après avoir augmenté à 48,9 % du PIB en 2022, la dette publique devrait diminuer à 46,3 % en 2023, grâce à une croissance robuste et à une meilleure structuration de la dette durant cette période. Le déficit des comptes courants devrait se creuser pour atteindre 5,4 % du PIB en 2022 avant de se réduire à 4,6 % en 2023, cette dernière année en raison d’une réduction de la balance commerciale.

Droits de l’homme et liberté d’expression

Le 14 octobre 2021, le Bénin a été élu membre du Conseil des droits de l’homme à l’ONU, pour la période 2022-2024.

Le rapport 2021 d’Amnesty international est sans équivoque. « La Loi portant code du numérique a continué d’être employée pour restreindre la liberté d’expression. Cette année encore, des violations des droits d’opposant·e·s politiques détenus ont été signalées. Au moins cinq personnes ont été tuées lors d’affrontements entre des manifestant·e·s et les forces de défense et de sécurité dans le contexte de l’élection présidentielle. Des membres d’associations de défense des personnes transgenres et LGBTI ont été agressés et menacés ». Le document rappelle « Patrice Talon a été réélu au premier tour de l’élection présidentielle du 11 avril, avec 86,36 % des voix. La Cour constitutionnelle avait rejeté les candidatures des principaux opposant·e·s politiques ». Amnesty international dénonce les menaces sur la liberté d’expression et les détentions arbitraires à travers trois cas précis : Jean Kpoton, militant en faveur d’une bonne gouvernance, a été arrêté le 13 janvier et condamné le 9 février à 12 mois d’emprisonnement et à une amende de 200 000 francs CFA (304 euros) par le tribunal de première instance de Cotonou. Il avait commenté une publication avançant que la voiture utilisée par le président Patrice Talon lors d’une tournée à travers le pays, en janvier, avait été louée 6 millions de francs CFA (9 146 euros) par jour. Il a été déclaré coupable, en vertu de la Loi de 2018 portant code du numérique, de « harcèlement par le biais d’une communication électronique », infraction dont le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a estimé la définition « vague et trop large » dans un avis rendu en octobre 2020.

Le 19 mai, la Cour suprême a confirmé le jugement rendu en mai 2020 par une cour d’appel, qui avait alors condamné le journaliste Ignace Sossou à un an d’emprisonnement, dont six mois avec sursis, pour « harcèlement par le biais d’une communication électronique » en vertu de la Loi portant code du numérique, après qu’il avait cité le procureur de la République dans une publication sur Twitter. L’équipe assurant la défense d’Ignace Sossou avait souhaité que la Cour suprême reconnaisse la détention de leur client comme arbitraire, comme l’avait fait le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire en août 2020. Le 7 décembre, deux journalistes du quotidien Le Soleil Bénin Info ont été condamnés à six mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende de plus de 500 000 francs CFA (762 euros) pour « harcèlement par le biais d’une communication électronique » à la suite d’une plainte en diffamation déposée par un inspecteur des douanes.

Amnesty international indexe par ailleurs la multiplication des procès non équitables, notamment pour des militants arrêtés lors des manifestations dans le contexte de la présidentielle du 11 avril 2021.

Des violations répétées de droits humains qui poussent nombre de béninois à prendre les chemins de l’exil.

Vers un nouveau récit collectif ?

Dans son édition en ligne du 1er août 2022, fraternitebj.info, publie « Le message à la nation » de Mme Sica Yolande FRANCISCO, Femme Politique, Agent du changement. Dans son propos, à la fois, exaltant l’esprit de résistance des femmes et des hommes qui ont combattu pour que le Bénin soit ce qu’il est devenu, et appelant à l’union sacrée pour réécrire un nouveau récit de l’histoire du Bénin. « De toutes les dates commémoratives dans notre histoire contemporaine, le 1er août se distingue parce qu’il est l’aboutissement de la longue lutte de notre peuple contre l’invasion et la domination coloniales », mentionne-t-elle, ajoutant : « La résistance et les soulèvements répétés de nos ancêtres ont coûté à notre pays des millions de martyrs, tombés pour l’honneur et pour la liberté, face à une colonisation qui s’est attelée durant plus d’un siècle, à la spoliation de nos terres, à la déportation de nos résistants, et à la marginalisation de notre culture. En un mot, la colonisation a fait de notre peuple « les damnés de la terre » comme l’a exprimé le défenseur de l’autodétermination des nations, d’illustre mémoire, le regretté Docteur Frantz FANON » Et de préciser : « C’est d’ailleurs ce refus incessant de la domination étrangère qui aura été à la base de la formation des troupes d’élite du royaume de Danxomé, un régiment militaire entièrement féminin composé de braves Amazones que nous honorons et célébrons aujourd’hui à travers l’érection de la très imposante statue de l’Amazone qui a été inaugurée il y a peine 48 h. C’était aussi le combat d’illustres souverains tels que Andandozan, Guezo, BEHANZIN, BIO GUERA, et plus récemment Mathieu KÉRÉKOU. Enfants du Bénin debout, car c’est ensemble que nous vaincrons ! », exhorte Mme Sica Yolande FRANCISCO avant de conclure : « Bonne Fête Nationale à toutes et tous ».

Tous les béninois, de l’intérieur et de l’extérieur du pays, doivent créer les conditions de se mettre ensemble pour regarder dans la même direction et continuer à bâtir une nation plus prospère, pour les générations présentes et futures.

Par Jean-Célestin Edjangué

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