Ce dimanche, 11 février, les deux sélections s’affrontent pour accrocher une étoile supplémentaire sur le maillot. Pour nombre d’Ivoiriens, Dieu a déjà choisi son camp.
« On ne vaut rien, mais on est qualifié ». Les paroles sont devenues un vrai chant de ralliement, autant qu’elles ironisent face aux sélections présupposées plus fortes ou mieux outillées, qui sont pourtant toutes sorties de cette 34ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023, en Côte d’Ivoire. En filigrane, le parcours désastreux de l’équipe de Jean-Louis Grasset en phase de poule, avec notamment une défaite 4-0 face à la Guinée Équatoriale, vécue comme une humiliation, qui a failli enterrer définitivement les espoirs de qualification qui pays hôte pour les 8ᵉ de finale. N’eût été la victoire du Maroc sur la Gambie par un petit but à zéro et le match nul entre la Guinée et le Mali, permettant aux Éléphants d’être repêchés comme dernier meilleur des quatre troisièmes.
« Un miracle transcendantal »
« C’est un miracle que nous soyons qualifiés pour les 8ᵉ de finale. Très sincèrement, nous n’étions pas à la hauteur. Mais, la démission du Sélectionneur, Jean-Louis Grasset, et la prise de pouvoir de son adjoint, Emerse Faé, a totalement métamorphosé l’équipe. Les victoires contre le Sénégal puis le Mali et la Rd Congo, ont forgé un mental d’acier chez les joueurs qui forment maintenant un véritable bloc difficile à déstructurer. D’autant plus que le match contre les Congolais a montré que cette sélection ivoirienne commence aussi à bien jouer ». Tout est dit, ou presque. Ce supporter des Éléphants, qui avait comme la majorité des Ivoiriens voués le Pachyderme aux gémonies, il y a encore deux semaines, fait désormais corps avec l’équipe transfigurée, déterminée, insensible aux vents impétueux et autres attaques démoniaques. D’ailleurs, les Anciens d’Akradjo, au départ contre la sélection nationale ivoirienne, ont décidé, depuis le repêchage des Éléphants, de faire désormais l’union sacrée autour de l’équipe. Cette Côte d’Ivoire, parée pour aller jusqu’au bout de sa résurrection en remportant sa CAN, signe d’une troisième étoile sur son maillot. Pour ce faire, elle devra batailler sans compter face à des Nigérians qui poursuivent le même but : épingler une nouvelle étoile sur les ailes des Super Eagles.
Rendez-vous à la fin du temps règlementaire, dimanche 11 février 2024, pour avoir le fin mot de l’histoire. On saura alors si Dieu est définitivement ivoirien.
Par Jean-Célestin Edjangué, à Abidjan.