Le 12 février 2024, depuis les rues d’Abidjan jusqu’au stade Félix Houphouët-Boigny, la sélection nationale ivoirienne de football a communié avec le public en liesse, à bord d’un bus impérial.

« Je suis un président heureux. Et demain sera jour férié et chômé ». Sourire aux lèvres, le bonheur dans les yeux, le Chef d’État ivoirien, Alassane Ouattara, avait dès la fin du match et la victoire des Éléphants face aux Super Eagles Nigéria(3-1), annoncé la couleur au bord de pelouse du stade Ebimpé. Il avait ainsi préparé l’opinion et encouragé les Ivoiriens à se masser le long du trajet que les joueurs du sélectionneur Emerse Faé et l’ensemble du staff, vêtus d’un tee-shirt blanc frappé de « Champions d’Afrique 2023 », allaient emprunter lors de la parade du 12 février 2024. « On vaut rien, mais on a pris la coupe », scandait le public le long du trajet. C’était non pas seulement une véritable marée humaine, depuis les rues d’Abidjan jusqu’au stade Félix Houphouët-Boigny, mais surtout une folie d’allégresse, de convivialité et de partage, d’un moment réellement historique, de communion rare, entre les membres de la sélection, défilant à bord d’un bus impérial, et le public, dans une ambiance indescriptible, mêlant adulation, euphorie, reconnaissance mutuelle, et bien sûr, unité nationale.

Troisième étoile, une émotion particulière

Une célébration d’autant plus compréhensible que contrairement à 1992 et 2015, le sacre des Éléphants, en 2024, pour la CAN 2023, que la Côte d’Ivoire abritait, a été obtenu au bout d’un scénario peu attendu écrit avec des moments d’émotion que seul, probablement, le sport et notamment le football, peut en procurer. Qui ne se souvient de la colère des Ivoiriens incendiant des bâtiments publics, brisant des vitres de bus, à la fin des matches de la phase de poules, lorsque battus par 4 buts à 0 par une étonnante sélection du Nzalang Nacional de Guinée Équatoriale, les Éléphants étant potentiellement éliminés de leur CAN ? Il a fallu attendre trois jours après, la victoire du Maroc sur la Zambie(1-0), pour que la Côte d’Ivoire, repêchée comme dernier des quatre meilleurs troisièmes, pour qu’une nouvelle compétition commence pour les Éléphants. Le pachyderme va alors tout terrasser sur son passage, depuis le Sénégal, tenant du titre, jusqu’au Nigéria, le grand rival régional, en passant par le Mali et la RD Congo, pour se hisser sur le toit de l’Afrique. Un parcours au final héroïque qui fait de la Côte d’Ivoire un très beau champion et de la CAN 2023 « La meilleure organisée depuis la création de cette compétition », a déclaré, Patrice Motsepe, le président de la Confédération africaine de football.

Bravo ! les Éléphants. Vivement 2025, au Maroc.

Par Jean-Célestin Edjangué à Abidjan

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