Qui de Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national (RN), arrivée en deuxième position avec 23,4% des suffrages à l’issue du premier tour, le 10 avril dernier, ou d’Emmanuel Macron, président sortant, représentant La République en Marche(La REM), arrivé en tête de la première manche avec 27,6% de voix, sera élu à la tête de la magistrature suprême, en France, ce dimanche soir, 24 avril 2022 ?
Bien malin qui pourrait le dire avec certitude tant l’écart donné par des sondages, entre les deux derniers protagonistes pour le Palais de l’Elysée, semble serré. Mais au jeu des pronostics, la candidate du Rassemblement national, que son challenger désigne volontiers par « candidate d’extrême droite », pour mieux la diaboliser, est donnée battue par tous les instituts de sondage avec un écart pouvant aller jusqu’à cinq points de différence. Pourtant, la plus grande prudence reste de mise quant à l’issue du 2ᵉ tour, le 24 avril.
Comme en 2002 ? Pas si sûr.
Une situation qui, par bien des points, rappelle celle de la présidentielle 2022 où, Jean-Marie Le Pen, alors candidat du Front National (FN), s’était retrouvé au second tour face à jacques Chirac (RPR) coiffant au poteau Lionel Jospin (PS), qui s’est retrouvé à la surprise générale à la troisième place d’un podium qui n’avait que deux marches.
Mais, à la différence de 2002, le Rassemblement national paraît beaucoup plus solide aujourd’hui que le FN, dans un contexte sociopolitique où le bloc des extrêmes (gauche et droite confondus) pèse pour environ 60% de l’électorat. Dans ce cas, même si une élection présidentielle ne s’est jamais gagnée jusqu’ici aux extrêmes, en France, il y a lieu du moins à prendre très sérieux le risque que Marine Le Pen entre à l’Élysée, sinon de se mobiliser pour que le camp républicain l’emporte au soir du 24 avril, et que la France, cette terre d’accueil, d’humanisme, de liberté, égalité et fraternité, ne perde à jamais son âme.
Dans cette optique, les multiples ralliements et appels au vote en faveur du président sortant, Emmanuel Macron, sont à saluer. Encore faudrait-il que l’abstention, qui a progressé encore de 3 points par rapport au précédent scrutin présidentiel, en 2017, recule et que les jeunes, dont la mobilisation au premier tour, le 10 avril, laisse à désirer, se ressaisissent, eux qui sont portés par nombre de valeurs que défend Emmanuel Macron depuis cinq ans, à commencer par une Europe forte, plus de moyens pour la formation et la lutte contre le chômage…
Les nombreux appels des Noirs de France, de la plateforme républicaine panafricaine, des artistes et sportifs français ou d’origine africaine ou afro-descendante, lancés en faveur du vote d’Emmanuel Macron, devraient permettre, au jeune président de la Vᵉ République, de rempiler pour un nouveau mandat, le soir du 24 avril prochain.
Par Jean-Célestin Edjangué