Les intimider n’a plus de sens. Les harceler ne trouble pas assez leur sommeil. Les menacer de prison ne suffit pas à mettre fin à leur éveil. Les bâillonner ne les empêche ni de crier, d’entendre, de voir. Les étouffer ne suffit pas à indexer les maux qui gangrènent la société, à mettre les mots sur les dysfonctionnements de la société.

Ils ont tout essayé, ou presque, poussant nombre d’entre eux à fuir la terre natale, pour continuer à donner de la voix loin des frontières du triangle national, à maintenir, allumer la flamme de la liberté d’expression, quand certains veulent garder cette liberté sous surveillance, voir l’abattre.

Ils sont allés jusqu’à interpeller, enfermer, torturer puis tuer, comme si de rien n’était, des hommes et femmes de médias, pour les faire taire à jamais. Mais, ces historiens du quotidien, restent debout, tels des roseaux, ils plient parfois sans jamais rompre.

Maintenant, ils commanditent des tueurs à gage pour faire le sale boulot avec encore plus barbarie, de sauvagerie, d’animalité… Comme pour avertir le reste des membres de la corporation de ce qu’ils pourraient en courir s’ils persistaient à dire tout haut ce que ces délinquants en col blanc ne voudraient pour rien au monde que l’on révèle.

Pour avoir refusé d’être complice de cette sorte de gangstérisme institutionnalisé, l’impunité encouragée malgré l’opération épervier, notre confrère Martinez Zogo, directeur de Radio Amplitude et présentateur de l’émission « Embouteillage », enlevé le 17 janvier 2023 à Yaoundé, a été assassiné dans des conditions inénarrables, son corps retrouvé cinq jours après, le 23 janvier en état de décomposition.

Puisse la vérité jaillir et justice être rendue pour que ce qui est arrivé à Martinez Zogo ne se reproduise plus jamais nulle part dans le monde. Toute notre compassion à sa famille et à tous ceux qui ont été meurtris dans leur chair par ce drame.

Par Jean-Célestin Edjangué

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