La situation reste incertaine à Mbeni, commune située à 75 Km de Moroni, la capitale de l’archipel des Comores, dans l’Océan Indien. Mercredi dernier, 12 octobre, la célébration de l’anniversaire du prophète Mahomet, en plein après-midi, du 15ᵉ jour du mois de Maoulid, a tourné à la chienlit, l’embrasement causant plusieurs blessés graves et des maisons incendiées. En cause, un décret gouvernemental du 28 septembre stipulant que les cérémonies de Maoulid se tiendraient en spirée tous les jours de la semaine pour lutter contre l’absentéisme dans l’administration publique. Maître Saïd Larifou, Vice-Président du CNT réclame une enquête indépendante et prévient qu’il va porter plainte.
Vous avez suivi les évènements de Mbeni, il y a quelques jours, où des affrontements avec des forces de l’ordre, au moment des cérémonies de Maoulid. Que sait-on de ce qui s’est réellement passé ?
Il s’agit d’une cérémonie religieuse marquant la naissance du Prophète. Les cérémonies durent souvent un mois dans certaines communes. Or le gouvernement a interdit de tenir la cérémonie en journée sur l’ensemble du territoire. Or la commune de Mbeni l’organisait souvent dans la journée. Cette interdiction, sans concertation, a exacerbé l’opposition à Azzali qui y a d’ailleurs été chassé, hué, alors qu’il y était allé à Mbeni quelques semaines auparavant. Il a été mal accueilli par les habitants.
Quelle est la situation actuellement à Mbeni ?
La situation s’est considérablement dégradée. Mercredi, 12 octobre dernier, il y a eu 7 blessés dont 6 graves. Des maisons ont été brûlées, saccagées. Ce jeudi, les militaires sont allés sur place, ils ont procédé à des arrestations, saccagé des maisons et tiré à balle réelles, faisant des blessés dont certains gravement. La situation reste très tendue. J’en profite, en ma qualité du Vice-président du CNT, pour souhaiter mes condoléances aux familles éprouvées.
Que va-t-il se passer maintenant ? Que va faire le CNT ?
Nous allons demander qu’une enquête impartiale soit ouverte. Il s’agit d’usage dysproportionné de la force entrainant la mort. C’est donc une situation extrêmement grave qui démontre à suffire que le régime d’Azzali est un régime brutal, d’une violence extrême, qui tue en toute impunité au vu et su de la Communauté internationale. Cette réalité plonge nombre de Comoriens dans une détresse sans nom.
Recueilli en ligne par Jean-Célestin Edjangué