Cité historique, un des comptoirs les plus tristement célèbres du départ des exclaves pour les Amériques, la commune béninoise abritera la première édition du rendez-vous autour des arts, de la culture et de la spiritualité.

L’évènement est prévu en début d’année prochaine. Mais l’effervescence est déjà palpable. Dans les rues, buvettes, restaurants et autres commerces. À Porto-Novo, la capitale, comme à Cotonou d’où je reviens après avoir pris part à la 6ᵉ édition du Salon Afrique Unie(SAU), qui se délocalisait pour la première fois en Afrique, et bien sûr, à Ouidah, dont j’ai foulé le sol avec une émotion difficilement descriptible, on ne parle que de ça. Il faut dire que si la fête du Vaudun, est traditionnellement célébrée au Bénin le 10 janvier de chaque année, l’organisation du cru 2024 s’annonce exceptionnel.

« Lier manifestations traditionnelles et tourisme »

Si les « Vodun Days » entendent mettre encore plus en valeur la culture Vodun, qui est basée sur la pratique religieuse traditionnelle enracinée dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, il est aussi question de diversifier l’offre touristique du pays. Cet aspect est d’autant plus important que le Bénin est l’un des pays d’Afrique à avoir supprimé le visa pour l’entrée des Africains sur son territoire. Ce qui devrait être bénéfique pour ce secteur économique d’activités et renforcer la place du Bénin comme une des destinations touristiques privilégiées de la région Ouest-africaine. Un label auquel contribue assurément la ville de Ouidah dont l’importance pour valoriser le riche patrimoine culturel et historique du pays n’est plus à démontrer.

« Plusieurs sites en travaux d’aménagement »

Située au sud du Bénin, en Afrique de l’Ouest, Ouidah est une commune côtière distante de 42 kilomètres de Cotonou, le poumon économique du pays. Elle est connue pour son rôle dans la traite des esclaves de l’Atlantique du XVIIe au XIXe siècle. Plusieurs sites typiques de Ouidah, ont été sélectionnés pour l’évènement majeur des 9 et 10 janvier 2024. Ainsi en est-il du Fort français, de la Forêt sacrée, ou encore de l’esplanade du Temple des pythons, la Place Maro ou et le village de la plage. La Route des Esclaves, un chemin par lequel les esclaves étaient obligés de passer pour rejoindre les navires, est bordée de monuments, avant de se diriger à la « Porte du Non-Retour ». Cette dernière, qui a été réaménagée, comme j’ai pu le constater, est une arche commémorative sur le front de mer. Le musée d’Histoire de Ouidah, édifié dans un fort portugais du XVIIIe siècle, raconte la traite des esclaves dans la ville.

Dans cette ville de plus de 180.000 habitants sur plus de 360 Km2 de superficie, la culture et la religion vaudou relient le rayonnement spirituel de la ville sur la communauté vaudou, en Afrique de l’Ouest et dans les communautés Afro-descendantes établies outre-Atlantique (Brésil, Haïti, Cuba…).

Les 9 et 10 janvier 2024, le Bénin, l’Afrique et l’humanité entière, ont rendez-vous avec l’histoire et la culture, à Ouidah.

Jean-Célestin Edjangué de retour de Cotonou et Ouidah

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