Ils sont venus en force pour participer à la célébration des 20 ans du Festival international du film panafricain qui se déroule jusqu’à dimanche, 22 octobre sur la Croisette.
« Nous remercions particulièrement la ville de Cannes pour son accueil. Nous remercions toutes les personnes qui se sont déplacées aujourd’hui pour accueillir les monarques Sawa en provenance du Cameroun, depuis Douala, pour participer à ce magnifique spectacle, le Festival international du film panafricain de Cannes ». Prenant la parole, le 17 octobre soir, au nom du Ngondo, pour l’ouverture de la 20ᵉ édition du FIFP, dans la salle de projection de l’espace Miramar, sur la Croisette, le président de l’Association traditionnelle du peuple Sawa, Sa majesté Ekwalla Essaka Déido Frédéric James, habillé en tenue de circonstance, avec tous ses attributs royaux, a su trouver les mots appropriés. Il en a profité pour rendre hommage à Eitel Basile Nganguè Ebellè, qui depuis 20 ans, est l’initiateur du Festival international du Film Panafricain (FIFP) de Cannes. Une manifestation devenue une institution incontournable dans la ville du cinéma en France et au cours de laquelle les invités présents ont pu mieux appréhender les différentes du Ngondo dont le Secrétaire général, Pamphile Eyobè, a raconté avec force et détails la genèse.
« The German King »
Réalisé par le Sierra Léonais Adetokumboh M’Cormack, le film relate l’histoire des derniers jours de Rudolf Duala Manga Bell, roi du clan Bell du peuple Douala au Cameroun, pendant la période coloniale allemande. Il était le chef de la résistance contre l’expulsion des Douala de leurs maisons ancestrales. Pour cet acte héroïque, il a été pendu le 08 août 1914 par les Allemands. Une œuvre historique, civique et politique qui a obtenu l’Écran du court-métrage international. Le film, présenté en ouverture des 20 ans du Festival international du film panafricain(FIFP) de Cannes, est aussi une œuvre cinématographique d’une actualité évidente. L’Allemagne a entrepris de réhabiliter, depuis quelques mois maintenant, la mémoire du roi martyr. La place Gustav-Nachtigal à Berlin a été rebaptisée le vendredi 2 décembre 2022, Manga-Bell. Cet acte intervient à la suite d’un autre, similaire, un mois auparavant, le 6 octobre 2022, à Ulm, ville du Bade-Wurtemberg de moins de 130.000 habitants, dans le sud de l’Allemagne. C’est dans cette ville, connue notamment pour abriter sur le clocher de son église principale, souvent appelée de manière impropre « cathédrale », la flèche la plus haute du monde, mais aussi pour son histoire, puisque Rudol Duala Manga Bell y a passé son baccalauréat après des études dans la commune voisine de Allen, qu’un hommage a été rendu au King Bell.
Sa Majesté Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell, actuel roi du canton Bell, voit dans ces cérémonies en l’honneur de son ancêtre « un symbole extraordinairement important de reconnaissance d’une situation qui a été déplorable en son temps », a-t-il déclaré à nos confrères du site en ligne de rfi, ajoutant : « Un message d’espoir ».
Quant au réalisateur du film, présent dans la salle, il n’a pas caché l’émotion et l’honneur que représentait pour lui la projection de son œuvre en ouverture de l’acte 20 du FIFP, confessant que la fabrication du film, son écriture et le tournage, l’ont définitivement convaincu qu’il était d’origine camerounaise.
Le Festival international du film panafricain de Cannes se poursuit jusqu’au vendredi 22 décembre 2023, sur la croisette, avec la projection de plus de 60 films représentant des réalisateurs d’une cinquantaine de pays du monde entier.
La soirée de Gala de ce samedi 21 octobre, dans l’écrin de l’hôtel Martinez, avec Sallè John, le roi de l’Ambass-Bey en artiste vedette, la rencontre des chefs du Ngondo avec les Opérateurs économiques du sud de la France, sont très attendues, avant la cérémonie de clôture dimanche 22 octobre décernant les Dikalo Awards.
Par Jean-Célestin Edjangué à Cannes