Le film du réalisateur camerounais a tenu en haleine le public, samedi dernier, dans la salle du 7ᵉ art du 6ᵉ arrondissement de la capitale française. Mais le débat, initialement prévu avec le cinéaste, a eu lieu en son absence.

La 12ᵉ édition du Festival international des films des diasporas africaines(FIFDA), le week-end du 2 au 4 septembre, a fait battre le cœur de la capitale hexagonale au rythme du 7ᵉ art du berceau de l’humanité. Parmi les films programmés, « Benskins » du réalisateur camerounais, Narcisse Wandji, projeté sur les écrans de la salle de cinéma de Saint-André des Arts, dans le 6ᵉ arrondissement de Paris. Un drame qui se joue en plusieurs actes différents avec comme fil conducteur l’activité des motos-taxi dans la capitale du Cameroun.

Le scénario de 90 minutes met en exergue trois portraits de « Benskineurs », conducteurs de moto taxi, à Yaoundé, qui sont aussi trois histoires et destins différents. « Sani doit affronter Charles, son employeur et par ailleurs père de samedi, sa copine, qui attend un enfant de lui. Marie, violée il y a cinq ans, essaie de retrouver Tom, son violeur. Et Franck, de son côté, doit tout faire pour se débarrasser du corps sans vie d’un enfant de 8 mois », note le résumé publié par l’équipe de production.

Une profession pas toujours reconnue

En portant un sujet aussi délicat, parce que clivant, sur les écrans, le réalisateur Narcisse Wandji, qui jusque-là a souvent scruté la société camerounaise et l’environnement sociétal africain via des courts métrages, rend un hommage vibrant à un corps de métier dont il a lui-même fait partie et qui joue un rôle capital en matière d’offre de transport en Afrique de l’Ouest et centrale, face à l’insuffisance des moyens mis à disposition par les États pour développer les transports publics. Il est aussi question de réhabiliter ces motos-taxi qui n’ont pas toujours bonne presse, nombre d’entre eux ayant choisi d’embrasser cette profession par dépit, pour ne pas venir grossir les rangs des demandeurs d’emploi. Du coup, si la plus grande majorité des « benskineurs » aiment leur métier, qui est avant tout une activité de relations humaines, quelques-uns ternissent gravement son image par des comportements hautement répréhensibles. Le réalisateur semble même être allé plus loin que la réalité quotidienne des motos-taxi au Cameroun, en intégrant dans le film, une femme conductrice de moto-taxi au Cameroun, comme une projection dans l’avenir de la profession. Car pour l’heure, le Benskin est encore une affaire exclusivement masculine au pays des Lions Indomptables.

Nous sommes nombreux à avoir regretté l’absence de Narcisse Wandji, lors de la 12ᵉ édition du Festival international des films de diaspora africaine(FIFDA), du 2 au 4 septembre dernier, à Paris, alors qu’une rencontre était prévue à l’issue de la séance, le samedi 03 septembre. L’occasion aurait été idoine pour lui poser des questions, notamment sur les conditions de tournage, les difficultés rencontrées… « Narcisse Wandji a eu un problème de visa qui lui a été délivré tardivement. Il a fallu qu’il parte de Yaoundé pour prendre son avion à Douala. Il a raté son avion », ont expliqué les promoteurs du FIFDA. Incroyable ! Pourtant, vrai.

Par Jean-Célestin Edjangué à Paris

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