La victoire du Nouveau Front de Populaire (NFP) aux législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet derniers, avec 182 sièges, devant Ensemble (majorité présidentielle et le Rassemblement National RN), annonce une cohabitation inédite, aucun des camps n’ayant obtenu la majorité absolue. Du mercredi, 10 juillet 2024, le président Emmanuel Macron a adressé une lettre aux Français, leur demandant un peu de patience dans l’attente de la nomination d’un nouveau locataire à Matignon.
C’est probablement l’une des leçons les plus inattendues des résultats des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024. Comme si le plus dur n’aura décidément pas été de barrer la voie au Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui se voyait déjà Premier ministre au soir du 1ᵉʳ tour du scrutin, son parti ayant obtenu 31 % des suffrages, loin devant les 28 % de l’Union de la Gauche et 20 % d’Ensemble (la majorité présidentielle). Tous les instituts de sondages disaient à qui voulait les entendre, que le RN allait confirmer sa dynamique et faire un score historique, lui permettant d’arriver en tête, et même d’avoir la majorité absolue. Ce qui lui aurait de facto ouvert la voie pour la primature. Le Premier ministre étant, dans la pratique des institutions de la cinquième République, en France, toujours désigné par le président de la République dans les rangs du parti arrivé en tête du scrutin législatif. Le second tour des législatives, dimanche 7 juillet 2024, a au contraire, été une désillusion pour le RN, arrivé en troisième position. Résultat des courses, la France est dans une véritable chienlit, comme aurait dit le Général de Gaulle, dont elle gagnerait à en sortir le plus vite.
« Une personnalité morale consensuelle ? »
La lettre du président Emmanuel Macron, adressée aux Français, mercredi, 10 juillet 2024, indique au contraire que le pays est loin de sortir de l’auberge. Le président de la République, tout en constatant que « Aucun camp n’a gagné », puisque personne n’a obtenu la majorité absolue, demandant par ailleurs aux « forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines » de « bâtir une majorité solide » et « nécessairement plurielle », provoquant ainsi le tollé notamment de La France Insoumise.
Face à cette situation, des voix se font entendre, comme celle du président du Sénat, Gérard Larcher, qui suggère que l’on attende la fin des Jeux olympiques et Paralympiques qui se dérouleront à Paris, respectivement du 26 juillet au 8 août, puis du 23 août au 8 septembre 2024. Pour l’heure, le 1ᵉʳ Secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, se dit prêt à aller à Matignon, tout comme Jean-Luc Mélenchon de La France Insoumise, ou encore Marine Tondellier, Secrétaire nationale des Écologistes-EELV. Mais, il y a aussi la piste d’une personnalité morale et consensuelle de la société civile. Le nom de Jean-Louis Borloo a par exemple été avancé. Le 17 juillet prochain, la présidente ou le président de l’Assemblée nationale doit être élu(e). Le nom du Premier ministre serait déjà probablement connu.
Par J.-C.E. à Paris