La réalisatrice et productrice ivoirienne, dont les confidences sur la crise post-électorale ivoirienne qu’elle a vécue de l’intérieur viennent de paraître, parle de ses projets à venir.
La réconciliation fait partie des sujets abordés dans votre livre. Où en est-elle aujourd’hui en Côte d’Ivoire ?
La réconciliation nationale en Côte d’Ivoire est à la fois un jeu politique et une réalité. Je suis rentrée grâce à la rencontre avec le ministre de la Réconciliation, Kouadio Konan Bertin(KKB). Mais si les hommes politiques en font un jeu, la population ivoirienne dans son ensemble est favorable à cette réconciliation. Il y a les élections en 2023. Il faut que chacun prenne ses responsabilités et que les élections ne soient plus prétextes à des troubles politiques.
La spiritualité est très présente en filigrane dans votre témoignage. On a le sentiment qu’en dépit de la longue traversée du désert, la main invisible de Dieu n’était jamais loin. C’est votre point de vue ?
C’est exactement ça. Tout a été conduit par une main invisible : mon départ pour l’exil, ma présence lors de la délivrance du passeport de Blé Goudé, à l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Pays-Bas, ma rencontre avec le ministre de la Réconciliation, KKB, jusqu’à la rencontre avec mon éditeur. J’ai eu quatre propositions avec contrats d’éditeur à l’appui… Beaucoup de choses se sont mises en place comme si c’était vraiment à ce moment-là qu’il fallait que les choses se passent.
Quels sont vos projets à venir ?
Pour l’instant, je suis ici, en Europe, parce que je ne me sens pas encore en sécurité. Ma maison a été saccagée à plusieurs reprises. De telle sorte que quand je vais en Côte d’Ivoire, je suis obligée de loger à l’hôtel. Or, j’avais ma boîte de production, mon environnement… Et sachant qu’en 2023, il y aura des élections en Côte d’Ivoire, je préfère attendre et voir venir. La tension reste palpable. Le pouvoir actuel a parlé de rattrapage ethnique. Et ça se voit à tous les niveaux. Concernant mon livre, des propositions venant des États-Unis existent pour en faire un film. Mais pour l’instant, c’est en étude. En attendant, la sortie du livre en Côte d’Ivoire et en Afrique francophone est prévue pour en 2023 chez GAD. Autre projet, relancer le Festival International du Court métrage d’Abidjan(FICA).
Pour terminer, je voudrais profiter de l’occasion pour rendre hommage à Cheikh Oumar Cissoko, le préfacier de l’ouvrage. Ça a été un honneur qu’il accepte de préfacer mon livre. Merci à vous qui vous vous êtes déplacés et la qualité de vos questions.
Recueilli à Paris par J.-C.Edjangué