Ce Camerounais d’origine, Adjoint à la Maire de Paris en charge de l’Europe, des Relations internationales et de la Francophonie, il était présent à la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse organisée par la Maison des journalistes, ce mercredi, 03 mai, à la Mairie du 4ᵉ arrondissement de Paris. Nous lui avons tendu le micro pour qu’il explique l’intérêt de cette journée dans un contexte où la liberté de la presse est de plus en plus menacée à l’échelle de la planète.
M. Ngatcha, pourquoi la Mairie de Paris s’intéresse-t-elle à la célébration de la journée de la liberté de la presse et particulièrement à la Promotion 2022-2023 ?
Ce n’est pas qu’on s’intéresse juste à la Promotion 2022-2023. Ça fait 20 ans que la ville de Paris est impliquée. Elle a créé cette Maison des journalistes qui est unique dans le monde. Nous poussons à ce que d’autres villes s’impliquent et créent des petites Maisons des journalistes. Quand cette Maison a été créée, la ville de Paris a tout de suite répondu présente. Parce que c’est la vocation de Paris, on est dans la capitale des droits de l’homme, la capitale dans laquelle s’est signé l’ensemble des déclarations des droits humains et des citoyens.
Est-ce pour cela que la capitale française s’investit tant dans cette cause noble ?
Bien évidemment, c’est essentiel que la ville se mobilise. Par ailleurs, notre action s’amplifie, continue notamment depuis que je suis adjoint à l’international de la ville de Paris, sous l’impulsion d’Anne Hidalgo, on continue à soutenir très fortement la Maison des journalistes, parce que tout simplement, on voit que ces derniers temps, ces dernières années, la presse et les journalistes ont été encore plus victimes d’atteintes à leurs conditions de travail. Il y a une montée en puissance des nouveaux régimes totalitaires, qui bafouent la liberté de la presse, s’en prennent à ceux qui permettent de relayer l’information. Ça pour nous, c’est essentiel d’être aux côtés de journalistes, ceux qui se battent au quotidien, qui mettent leur vie parfois en danger pour pouvoir informer, préserver ce qui nous est plus cher, c’est-à-dire la démocratie et la paix.
Vous avez dit, dans votre discours, que le monde libre doit beaucoup à la presse libre. Pouvez-vous développer cet argumentaire ?
Oui, on voit bien que la pesse est entravée, dès que les choses sont empêchées de faire leur travail, eh bien, nous sommes dans des régimes autoritaires, totalitaires. Je pense en premier lieu à la fédération, à la Russie, on voit bien toutes les attentes qu’il y a à la liberté de la presse, d’ailleurs dans le classement de ce 03 mai, la Russie est maintenant tout en bas du classement. Je pense à la révolte des femmes en Iran, comme je l’ai dit, nous avons vu combien les journalistes, notamment femmes ont été arrêtées, harcelés, attaqués par le régime, je pense à l’Afghanistan, où les journalistes ont été les premiers attaqués, mais il y a aussi sur le continent africain, où dans un certain nombre de pays, des droits de journaliste sont bafoués, au Cameroun par exemple, Martinez Zogo, un grand journaliste, a été abattu, assassiné sauvagement. Tout cela nous rappelle que la liberté de la presse, c’est très fragile, c’est une conquête permanente, il faut en prendre soin et prendre aussi soin de ceux qui exercent le métier de journaliste.
Recueilli par Jean-Célestin Edjangué à Paris