Négociateur en chef du grand colloque qui se tiendra à Paris, au Palais du Luxembourg, le 18 mars 2023, il dévoile comment est née l’idée de cette rencontre qui comptera forcément dans l’histoire de la Guinée actuelle et future.
Avant de parler du colloque, pouvez-vous nous dire qui vous êtes ?
Je suis arrivé dans les années 1979 en France. J’ai fait mes études de droit à Paris II, je suis diplômé de l’Institut des hautes études de sécurité intérieure. Mon travail consiste à la mise en œuvre et rédaction des projets de lois portant sur la sécurité intérieure ainsi que les différents dispositifs des politiques publiques en matière de sécurité intérieure. Par ailleurs, j’ai travaillé avec Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé sur la mise en place des normes projets. Enfin, j’ai beaucoup travaillé avec la Mairie de Paris et la Préfecture de police pour la création de la police municipale à Paris. Voilà de manière succincte qui je suis.
Quels sont les enjeux de ce colloque ?
Pourquoi ce colloque ? Parce que la préoccupation en Guinée aujourd’hui, c’est le retour à l’ordre constitutionnel, suite au coup d’État du 5 septembre 2021. Revenir à l’ordre constitutionnel suppose d’abord négocier avec la junte au pouvoir à Conakry. Dès après le coup d’État, j’ai pris contact avec notre frère le Colonel Doumbouya et je lui ai proposé d’organiser une grande conférence à Paris, sur le thème de « La réussite de la transition en Guinée ». Il m’a donné son accord de principe, ensuite, je suis venu à Paris négocier avec les autorités françaises, notamment les parlementaires, les sénateurs, députés, la Commission des Affaires étrangères, le Quai d’Orsay et in fine l’Élysée qui a donné son accord. Ce forum aura lieu le 18 mars 2023 sur la thématique : « Guinée, les conditions de la réussite d’une transition ». Ce sera un exemple pour la Guinée et l’Afrique. On va débattre des conditions d’une transition réussie, on va demander à la France et la Communauté internationale de nous accompagner dans la réalisation de ce projet.
Le déroulé de ce Forum et les attentes ?
Ce colloque sera produit au Sénat. Le Vice-président du Sénat accueillera le Premier ministre-Chef du Gouvernement de la Guinée avec sa délégation. On va débattre de la transition et des conditions de sa réussite. Nous allons également inviter le pôle financier du parquet de Paris et son pendant à Conakry, la Crief (Cour de répression des infractions économiques et financières, ndlr). Il en sortira un partenariat entre les deux institutions pour lutter le plus efficacement contre la corruption. C’est bien beau de dire qu’il faut développer le monde, le codéveloppement sert à ça. Mais il faut bien qu’il y ait un partenariat entre la France, qui un pôle très développé avec des magistrats spécialisés qui pourraient aider les magistrats guinéens à mieux lutter contre la corruption.
Qui est l’organisateur de ce colloque, la diaspora guinéenne ?
C’est à la demande des binationaux, de la diaspora, de la société civile, des Guinéens de France, c’est véritablement une initiative de la diaspora guinéenne.
On peut imaginer que si tout se passe bien à Paris, il y aura probablement une autre manifestation du même type à Conakry… Vous confirmez ?.
Dans la même dynamique, il y aura une deuxième conférence en Guinée Conakry pour parler de l’avenir de notre pays, l’après-transition. C’est-à-dire les perspectives de développement et de la démocratie dans notre pays. Et on a bon espoir que tout se passera bien. Parce qu’aura réussi à rassembler toute la diaspora, la matière grise, la jeunesse… Une jeunesse ardente avec une formation rassurante qui n’a d’intérêt que l’avenir et le développement de la Guinée.
Recueilli par J.-C. Edjangué à Paris