Dans un entretien qu’il a accordé à Robert Fopa, en juillet dernier à Paris, le célèbre journaliste qui a vécu le lancement de la « Marmite d’or des cuisines du monde », dit tout le bien qu’il en pense de l’évolution de ce label et de la promotion du manioc.

« Je suis de loin l’évolution de « Marmite d’or », une entreprise dont j’ai participé à la création. Je suis d’autant plus heureux de son évolution que moi-même, après avoir pris une semi-retraite au Cameroun, je continue de faire une émission hebdomadaire sur le tourisme dans une chaîne privée camerounaise. Et ce programme a un volet consacré à la restauration. Et je me rappelle toujours tous les efforts que nous avons consentis pour lancer ce concours de promotion, en Europe, de la cuisine africaine et antillaise », confie celui qu’on appelle affectueusement dans le milieu de la presse JVT, en référence aux initiales de ses prénom et nom. Pour l’homme de médias, il ne faut l’ombre d’aucun doute que Marmites d’Or a contribué, comme bien d’autres initiatives du même genre, a mieux faire connaître les mets africains et caribéens en France et même au-delà. « Je crois que si ces cuisines tropicales ont leur succès, c’est grâce à des initiatives comme celle-là. Cher ami, tu es à féliciter d’avoir eu l’idée de ce projet et de continuer sur cette idée ».

« Le manioc, un légume extraordinaire »

La Marmite d’or a grandi, elle s’est même mondialisée, parallèlement à la diversification de son contenu et des mets revisités. La prochaine édition entend par exemple inviter le manioc dans l’assiette en France. Qu’en pense Jean-Vincent Tchienéhom ? « C’est une excellente idée. Le manioc est un produit extraordinaire. À partir du tubercule qui donne le tapioca, le couscous, jusqu’aux feuilles qui sont un légume extraordinaire. Et la conjoncture nous rappelle, avec la guerre en Ukraine, qu’on n’a plus de blé en Afrique. Et ce n’est pas le bombardement récent d’Odessa qui va favoriser l’exportation du blé ukrainien en Afrique. De plus en plus, on a cette idée qui veut que l’on remplace une partie de blé par des farines locales, la farine de la patate douce, la farine de maïs et, de plus en plus, la farine de manioc », affirme le journaliste producteur, insistant : « On a de plus en plus dans les boulangeries au Cameroun et dans les supermarchés du pain au manioc. C’est l’illustration de ce que cette matière première peut vraiment participer de la conquête de la sécurité alimentaire dont l’Afrique a besoin. C’est donc une excellente chose d’avoir choisi cette matière première comme thème de la prochaine compétition de la Marmite d’Or ». Conclusion logique de JVT : « La nourriture, c’est ce qui fait l’identité de l’homme. Et comme il y a une certaine revendication actuellement qui vient de l’Afrique pour cette identité nouvelle africaine, je suis tout à fait disposé à participer à cette promotion du manioc, qui fait partie de l’identité africaine ». Qui pourrait en attendre moins de ce panafricaniste convaincu ?

Par J.-C. E. à Paris

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