Le nouveau roman de la journaliste, promotrice culturelle et auteure, s’attaque à un des plus grands tabous de la vie quotidienne, concernant les rapports sexuels non consentis. L’ouvrage est paru chez l’Harmattan Côte d’Ivoire.

Après « Cœur meurtri », en 2021, un témoignage poignant sur l’histoire d’une jeune fille déboussolée par la disparition de son père, qu’elle pensait tel un baobab, indéracinable, la présentatrice la plus jeune à la radiotélévision guinéenne, par ailleurs engagée dans la vulgarisation de la lecture et la maîtrise de l’orthographe, présente un nouveau roman, paru chez l’harmattan Côte d’Ivoire, en début d’année 2024. L’histoire d’une relation amoureuse souillée par le viol, un autre combat de la journaliste, contre toutes formes de violences faites aux femmes.

« Elle n’a que dix-neuf ans. Elle est une optimiste à toute épreuve et veut croquer la vie à pleines dents. Curieuse, séduisante et charmante, rarement séduite, mais encore un peu naïve, elle sera, à son corps défendant, confrontée à un véritable dilemme qui se terminera en drame avec un homme, une star des médias, dénué de tout principe moral. Si l’aventure vécue par Monèba n’était pas le lot de milliers sinon de millions de jeunes femmes en quête légitime d’épanouissement personnel, on pourrait dire qu’il ne s’agit ici que d’une simple œuvre littéraire sans lien avec la réalité ». La quatrième de couverture, avec un texte écrit en noir sur un fond orangé, sonne comme une alerte. La première de couverture, à dominance noire, avec une photo censée représenter la victime au premier plan et son bourreau en arrière-plan, la première affichant la mine soucieuse et l’autre, la posture fière, donne déjà le ton du drame que l’on va découvrir au fil des pages de cette œuvre, préfacée par Kémoko Touré.

« Un problème de société à l’échelle mondiale »

Mais, contrairement à son premier roman « Cœur meurtri », racontant le chagrin d’une jeune fille inconsolable du rappel de son père auprès des Ancêtres, le nouveau roman de Kadiatou Kaba, de 141 pages et 29 chapitres, n’est pas autobiographique.

« Je dédie ce livre à toutes les femmes abusées dans le monde dont l’avenir a été compromis à jamais ; dédicace spéciale à toutes celles qui, comme Monèba, l’héroïne de cet ouvrage, ont u se relever malgré les nombreux obstacles aux travers de leurs chemins ; enfin, ce livre, je le dédie aux défenseurs des Droits de l’Homme ». La dédicace de « Rêve brisé », témoigne de l’engagement de l’auteure en faveur des Droits de l’homme, en général, et particulièrement dans le combat contre toutes formes de violences dont les femmes sont victimes. L’avant-propos, signé par l’auteure, confirme cette mobilisation. « De nombreuses femmes dans le monde sont violées au quotidien. Une violence sexuelle très souvent commise par des proches. Est-ce dû à leur imprudence, à la promiscuité ou à une maladie génétique de l’agresseur ? Outre leur ignorance liée aux formes de violences qu’elles subissent, s’ajoute la crainte de se confier par peur d’être jugées, incomprises, blâmées ou rejetées par des personnes qui leur sont très chères et qu’elles ne sont psychologiquement pas prêtes à quitter. Il s’agit le plus souvent de personnes qui se sont longuement investies pour elles », indique Kadiatou Kaba.

« Un double traumatisme »

 L’auteure insiste encore : « C’est le cas de l’héroïne de cet ouvrage, Monèba, jeune fille pleine de motivation et d’engagement, prête à rendre heureux et fiers ses parents, mais qui, par un coup du destin, finira par perdre la chose qu’elle considérait la plus précieuse, sa virginité ». Les violences, Monèba en subira non seulement avec Khilikangni, la star des médias, son premier amour, mais également avec Barala, le banquier bon chic bon genre. Elle pensait pourtant se refaire une santé psychologique avec ce dernier, et oublier définitivement l’épisode de la relation sexuelle non consentie avec Khilikangni. Peine perdue. Comme une sorte de malédiction…, elle devra toute sa vie, composer avec ce double traumatisme, et son entourage, les conséquences, même si l’action au sein des mouvements associatifs de luttes contre les violences faites aux femmes va l’aider progressivement à se reconstruire et à prendre son bâton de pèlerin pour la sensibilisation. À commencer par sa fille, sa Princesse, à qui elle promet, dans une conversation mère-fille, non seulement ses parents lui apprendront à respecter tous ses droits, mais aussi à mieux faire face aux épreuves de la vie.

Par Jean-Célestin Edjangué

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