Président Fondateur de CISAL (Good Citizenship Saves Lives), association qui œuvre en faveur de la sensibilisation des usagers et des pouvoirs publics au respect des règles de Civisme dans la société, notamment en matière de prévention et de sécurité routière, ce Franco-Camerounais qui vit à Lille, dans les Hauts-de-France, tout en travaillant à Paris, et intervenu lors de la 2ᵉ Foire Expo sur la biodiversité culturelle, l’entrepreneuriat le vivre ensemble, à Grigny, dans l’Essonne(91). Dans cet entretien exclusif qu’il a bien voulu nous accorder, il revient sur la Genèse de son engagement pour le civisme au quotidien, avec l’exemple la sécurité et la prévention routière, dans la lignée de la Fondation Jan and Justice du regretté Pius Njawé, sans oublier de dresser un premier bilan des cinq années d’existence de CISAL, ni ses perspectives pour les mois et années à venir.
Julien Mbounga, merci d’avoir accepté cet entretien. Vous êtes le président Fondateur de l’association CISAL (Good Citizenship Saves Lives), le civisme sauve des vies, en français). Vous avez raconté le concours de circonstances qui a conduit à la création de CISAL, le 13 avril 2024, lors de la 2ᵉ Foire expo sur la biodiversité culturelle à Grigny (91). Pouvez-vous rappeler cette Genèse, pour ceux qui n’étaient pas à Grigny, et dire pourquoi un acronyme en anglais dans un pays majoritairement francophone ?
J’ai été victime d’un accident de la circulation grave le 26 décembre 2010 aux environ de 6 h 30 au niveau SOUZA, dans le sens Douala-Bafang. Mes parents et moi avions failli laisser notre vie. C’est donc ce traumatisme qui a conduit à la création de CISAL le 23 avril 2019 à Douala au Cameroun. L’acronyme anglais Good Citizenship Saves Lives (CISAL) a été choisi non seulement parce que le Cameroun est bilingue, mais aussi parce que nous avons l’ambition de nous étendre au-delà du Cameroun. Pour nous donner une envergure internationale.
Quels sont les axes concrets des actions de CISAL au Cameroun et pourquoi pas en Afrique ?
CISAL est spécialisé dans la sensibilisation de proximité (face à face) de tous les usagers et citoyens dans les secteurs tels que : la prévention et sécurité routière, la santé, l’environnement, les mœurs, la corruption, etc. Par exemple dans le secteur de la prévention et sécurité routière (le plus gros projet de CISAL) nous agissons sur la voie publique, les agences de voyage, les garages, les centres de contrôle technique automobile, les autoécoles et surtout au niveau des établissements scolaires maternelles, primaires, secondaires et supérieurs. En ce qui concerne le reste de l’Afrique, des démarches avancées sont déjà engagées dans plusieurs pays et feront l’objet d’une communication ultérieurement.
Avant CISAL, des initiatives de prévention et sécurité routières existaient déjà au Cameroun. Feu Pius Njawé, Fondateur et Directeur de publication du quotidien Le Messager, Promoteur de la Fondation Jane and Justice, avait initié une Journée annuelle de prévention et de sécurité routière, avec les pouvoirs publics, les autoécoles, les motos taxis et l’ensemble des usagers. En quoi l’action de CISAL s’inscrit-elle dans le sillage de l’engagement de Pius ?
CISAL s’inscrit dans la stricte continuité des initiatives de la Fondation Jane and Justice (un pionnier) des négociations sont d’ailleurs en cours pour un partenariat avec cette fondation à l’effet, de remettre dans le débat public la question de l’incivisme routier au Cameroun et d’aller plus loin en termes d’initiative et solution pour résoudre cette question.
Quel bilan dressez-vous des activités de CISAL depuis sa création, il y a 5 ans, en avril 2019 ?
CISAL a obtenu une autorisation d’exercer de plusieurs Ministères camerounais, le Ministère des enseignements de base nous a permis de sensibiliser les élèves de toutes les écoles maternelles et primaires de la république. Plusieurs écoles maternelles et primaires de la capitale politique (école publique centre administratif Yaoundé, école publique NFANDENA Yaoundé, complexe scolaire les TIMOUS Yaoundé) et de la capitale économique (école publique DEIDO Douala, école publique AKWA Douala) ont reçu la visite de CISAL pour sensibiliser les élèves sur les bases du code de la route.
Le Ministère des Transports mène régulièrement des campagnes de sensibilisation officielles avec CISAL sur la voie publique et dans les agences de voyage des grandes villes du pays. Le Ministère de la Jeunesse et de l’éducation civique invite très régulièrement CISAL dans des initiatives concourant au réarmement moral et civique des jeunes camerounais pour une parfaite intégration dans la société. Certaines entreprises comme le port autonome de Kribi permettent à CISAL de sensibiliser les chauffeurs et transporteurs des marchandises et des cargaisons pour limiter les conséquences et les pertes induites par les mauvais comportements conduisant aux accidents de la circulation. Nous espérons que d’autres entreprises publiques et privées vont emboiter le pas. Globalement, le bilan est très positif sur le plan qualitatif et dans les mois et années à venir, qu’il le sera sur le plan quantitatif avec une réduction effective du taux d’accident au Cameroun.
« La route ne tue pas. C’est l’incivisme des usagers qui tue », dites-vous. Quels sont vos projets à venir pour vaincre définitivement l’incivisme des usagers et arrêter l’hémorragie, quand on sait que 35 % des accidents de la route sont liés à un excès de vitesse et 10 % au mauvais état de chaussée ?
Cette bataille sera gagnée avec l’aide et le concours de tous. CISAL va proposer dans les mois et les années à venir des solutions numériques, technologiques, académiques et économiques pour accompagner ce changement de mentalité qu’il appelle de tous ses vœux car : l’incivisme tue, le civisme sauve des vies, Good Citizenship Saves Lives
Recueilli par J.-C. Edjangué