Dans une adresse à la nation, 13 minutes diffusées sur les réseaux sociaux, début août 2022, l’opposant congolais, Marcel Makomé, indexe la situation « grave » du Congo et traite M. Sassou de « Véritable sorcier », « Premier criminel de notre pays et tortionnaire de notre jeune démocratie ».
C’est une déclaration à la nation qui fera date. Marcel Makomé, opposant politique au régime du président Sassou Nguesso du Congo, dresse un état pitoyable du pays après 62 ans d’indépendance. Une situation, à ses yeux, voulue et entretenue par le chef de l’État. Dans la foulée, l’ancien Ambassadeur Makomé revient sur les dernières législatives, en juillet 2022, boycottées majoritairement par l’opposition et dont « Le PCT n’a gagné qu’en bourrant les urnes ». Et de féliciter toutes les populations « qui ont résisté face à la déferlante de distribution des présents et billets de banques volés au trésor par les agents de M. Sassou ».
Corruption
« Même l’armée, qui est un corps d’honneur et la dernière digue de notre république, est aujourd’hui infestée par des officiers affairés que j’appellerais des bras cassés, incapables de participer à la reconstruction et la cohésion nationales… La majorité de ces officiers généraux sont corrompus, pendant que l’écrasante majorité des officiers subalternes, des soldats et combattants sont humiliés… Maltraités dans des casernes, comme ce qui s’est passé à la gendarmerie de Kwala-Kwala, avec des intoxications alimentaires et un mort ». L’homme politique appelle alors le peuple congolais à refuser la résignation : « Congolaise, Congolais, comment pouvons-nous accepter que la famille Sassou Nguesso puisse dominer tout un peuple ? Je dis non ! »
Mobilisation contre le régime Sassou
« Il y a déjà 62 ans que notre pays est indépendant. Mais quelle indépendance ? 62 ans, c’est toute une vie. Mais au Congo, c’est une vie sans hygiène, sans eau potable, ni structure sanitaire viable, une vie où l’école est inexistante. Un pays en totale régression, cassé en deux avec d’un côté un Congo des profanateurs dirigé par M. Sassou et de l’autre, le Congo des petites gens qui tirent la langue en permanence ». Marcel Makomé s’insurge aussi contre le texte du président Sassou repoussant l’âge de la retraite à 70 ans, empêchant de fait le renouvellement du monde du travail, au moment des jeunes sortent de plus en plus tôt des écoles. En guise de conclusion, Marcel Makomé lance un appel à la mobilisation générale contre le pouvoir du président Sassou Nguesso, à la désobéissance des forces de l’ordre, la détermination de la société civile, aux responsables des églises et de la vie religieuse, présidents et membres des partis politiques, à la jeunesse, aux étudiants. « Ma détermination est sans faille. Monsieur Sassou sera vaincu et délogé de la présidence(…) Nous gagnerons ensemble. Vive la renaissance du Congo. Vive la république unie et indivisible. Merci ».
Par J.-C.Edjangué