Créé en 2019, par la Fondation Orange, pour promouvoir les talents littéraires et l’édition en Afrique, le Prix Orange du Livre en Afrique dévoilera son sixième lauréat, à Rabat. Après la délibération dans les locaux de la prestigieuse institution, la proclamation officielle du nom du lauréat ou de la lauréate se fera le 18 mai dans le cadre du 29ᵉ Salon international de l’édition et du livre (SIEL), qui se tient du 9 au 19 mai 2024, dans la capitale du Royaume chérifien.

Le jury, présidé par Véronique Tadjo (lire par ailleurs), qui a reçu en 2023 le Prix de l’Académie du Royaume du Maroc, n’aura pas la tâche facile pour délibérer et départager les cinq candidats encore en lice pour le sprint final de ce véritable marathon littéraire.

Parmi les cinq finalistes de cette 6ᵉ édition du Prix Orange du Livre en Afrique, se trouvent un Camerounais, une Tunisienne, un Tunisien, un Congolais et une Malgache. Le lauréat ou la Lauréate sera reçu plus tard dans la majestueuse Académie du Royaume du Maroc en présence du Secrétaire Perpétuel Abdeldjalil Lahjomri, dont l’attachement à la promotion des Littératures et des Arts africains pour décloisonner les esprits est une préoccupation permanente.

Meryem Sellami(Tunisie)

Socio-anthropologie, enseignante à la faculté des sciences humaines et sociales de Tunis.

Je jalouse la brise du sud sur ton visage, éditions Cérès, Tunisie

Auteure de plusieurs ouvrages de recherches scientifiques, Je jalouse la brise du sud sur ton visage, est son premier roman. Il raconte l’histoire désabusée par les travers d’une relation qui la va la happer jusqu’à en perdre la raison si nécessaire pour avoir conscience de ce qui se trame autour de soi. Une réflexion profonde et subtile sur la finalité des relations humaines et de la vie sur terre. Un texte subversif qui met en exergue l’expression corporelle comme enveloppe du désir, celui d’exister.

Angelo Bayock(Cameroun)

À 25 ans, ce jeune Camerounais vivant à Douala, le poumon économique du triangle national,  sort son premier roman.

Percussions, éditions La croisée des chemins, Maroc

Jeune auteur Camerounais, Angelo Bayock est à son premier roman, Percussions. L’ouvrage est une fresque Schizoïde, récit introductif d’une fausse trilogie mettant en jeu les liens de famille et la folie, dans un petit village. L’auteur nous transporte dans un univers habité par des personnages sans nom, qui n’existent véritablement que par leur place, fonction et rôle dans l’espace de vie. L’enseignant, le père, le fils… des personnages qui se regardent en chien de faïence, s’observe, se méfient les uns des autres, tout maîtrisant quasi parfaitement l’art de l’amour-répulsion, avec une densité de monologues intérieurs aussi déroutants, déstabilisants que sensibles.

Dibakana Mankessi(Congo)

Essayiste, sociologue et romancier.

Le psychanalyste de Brazzaville, éd. Les lettres mouchetées, Congo

Originaire du Congo-Brazzaville, Dibakana Mankessi, est l’auteur de plusieurs ouvrages. Avec Le psychanalyste de Brazzaville signe son 3ᵉ roman. L’auteur a choisi de revisiter le Brazza dans les années immédiates après l’indépendance, en 1960, pour mieux camper et organiser son récit, inspiré de faits réels, autour de trois personnages : Kaya, le psychanalyste de la ville qui accueille les figures les plus importantes de la localité ; Massolo, sa gouvernante, une belle, qui sait joueur de la séduction, mais reste facilement manipulable et Ibogo, l’étudiant rêveur, idéaliste qui devient un milicien assoiffé de sang. En filigrane, le sort d’une ville entre sa quête de bouffée d’oxygène, dans un pays à peine sorti de la colonisation dont les marques sont encore visibles.

Hary Rabary(Madagacscar)

Médecin gynécologue à Antsiranana.

#Zakoa, éditions Dodo Vole, Madagascar

 Son premier roman, #ZaKoa (traduction en malagasy de #MeeToo), raconte sous la forme d’une correspondance écrite à l’agresseur, le cauchemar d’une jeune étudiante victime de viol, qui doit aller chercher au fond d’elle-même, le courage et la pugnacité pour se battre contre l’opprobre, qui refuse d’endosser la honte. Cette fiction se nourrit et s’enrichit avec les nombreux récits que l’autrice, gynécologue de profession, a pu entendre dans la cadre de son travail. L’ouvrage brave le silence sur un sujet de société, mais qui reste tabou bien au-delà des frontières de Madagascar.

Mouha Harmel(Tunisie)

Architecte de formation, doctorant en philosophie.

Siqal, l’ogresse, édition Déméter, Tunisie

Auteur de plusieurs essais et romans, Mouha Harmel, a déjà reçu plusieurs distinctions. Son deuxième roman, Les rêves perdus de Leyla, Prix spécial du jury Comar. Siqal, l’antre de l’ogresse, son troisième roman, est, lui aussi, lauréat du Comar d’Or 2023. Mouha Harmel puise son inspiration dans les contes traditionnels tunisiens en mettant en lumière leur face sombre, détestable, cruelle et transgressive. Les légendes et histoires de djinns et de sorcellerie sont le levain sur lequel il s’appuie pour embarquer le lecteur dans le récit du destin mouvementé de 4 sœurs.

Par J.-C. Edjangué

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