Avocat aux Barreaux de Paris et du Cameroun, très attaché à la consolidation de la démocratie par l’État de droit, il brigue le bâtonnat du Cameroun dont les élections ordinales sont prévues le 14 juillet 2025. Il a bien voulu prendre un peu son précieux temps pour dévoiler les grandes lignes de son projet. Passionnant.

Qui êtes-vous, Serge Bakoa ?

Je suis né à l’hôpital central de Yaoundé, Pavillon Beaudoloque, il y a plus d’une cinquantaine d’années déjà. J’ai fait mes études maternelle et primaire à l’École de la Retraite, mes études secondaires à Malak, Douala et Yaoundé où j’ai eu mon Bac A au Collège de la Retraite. J’ai fait mes études universitaires à Yaoundé, Reims et Paris, sanctionnées par un Doctorat en Droit, un Master en Management International et un Certificat en Techniques Bancaires. En novembre 2025, j’aurai 30 années d’expérience professionnelle, dont 22 ans comme Avocat au Barreau de Paris où j’ai été Membre du Conseil de l’Ordre de 2014 à 2016, et 10 ans au Barreau du Cameroun où je présente ma candidature aux élections ordinales du 14 juillet 2025. Je suis un Avocat d’Affaires qui exerce dans cinq métiers, la Fiscalité, le Droit des Affaires, l’Ingénierie Patrimoniale, les Projets et la Représentation d’Intérêts.

Pourquoi êtes-vous candidat au Bâtonnat du Cameroun et quel est votre Projet ?

À la suite de diverses interventions au profit du Cameroun, par exemples dès 2012 au GICAM sous la houlette de son feu Président André Fotso, et à partir de 2015 par la formation des 1 500 Avocats Stagiaires de l’époque sur sollicitation de l’Ordre des Avocats, j’ai décidé de m’investir davantage dans mon pays en créant un Cabinet qui se déploie depuis septembre 2015 à partir de Yaoundé. Ma candidature au Bâtonnat est la suite logique de mon parcours professionnel et personnel. Le projet que je porte, au sein du Collectif « Barreau De Demain », consiste à apporter le changement et les réformes, mettre l’Avocat au centre de nos préoccupations, redorer notre blason, dans une démarche de coconstruction professionnelle et républicaine. Ce projet repose sur cinq principaux piliers.  Le pilier central est le respect scrupuleux de notre déontologie qui n’est pas un frein pour nous, mais notre avantage comparatif d’Avocats. Les quatre piliers cardinaux sont, la sérénité dans notre exercice professionnel, la bonne gouvernance ordinale notamment en matière de transparence financière, un programme économique qui est à l’origine des marchés, des opportunités, des financements, des dossiers et des honoraires pour les Avocats, et une formation continue en adéquation avec ce programme économique. Sur ce point des garanties de transparence financière, si je suis élu Bâtonnier, je publierai mon patrimoine en début et fin de mandat biannuel, et demanderai au Trésorier de l’Ordre que je nommerai de le faire aussi. Le Barreau, leader de la Société Civile, doit donner l’exemple.

Le Cameroun organise la présidentielle en octobre 2025. En quoi pourriez-vous, si vous êtes élu Bâtonnier, permettre aux professionnels du droit et de la Justice de participer de manière sereine à la consolidation de l’État de Droit au Cameroun ?

C’est une excellente question. Je peux vous parler de certains aspects importants de cette présidentielle pendant des heures. Le Cameroun s’est donné comme objectif socio-économique d’émerger en 2035. Nous avons besoin d’environ 88 000 milliards de Fcfa pour atteindre le point de départ de cette émergence.  Pour cela, il nous faut améliorer absolument la sécurité juridique et judiciaire ainsi que le climat des affaires dans notre pays. Des initiatives fortes sont donc nécessaires. Et pour moi ça passe, entre autres, par l’organisation des États Généraux de la Justice au Cameroun. Je mène très officiellement ce combat depuis ma rencontre avec notre Garde des Sceaux à Bruxelles en 2017. Je suis un Avocat International qui siège dans de plusieurs cénacles d’affaires à travers le monde. Si nous ne luttons pas contre cette insécurité juridique et judiciaire et ce climat des affaires particulièrement rugueux au Cameroun, ça va être très compliqué pour nous. Si je suis élu Bâtonnier, je poursuivrai les actions que je mène depuis le Grand Dialogue National de 2019 en organisant, avec mes confrères, une rencontre avec les candidats à la présidentielle ou leurs représentants afin qu’ils disent à la grande famille judiciaire et à la nation entière quel est leur plan de consolidation de l’État de droit au Cameroun. Nous, les Avocats, nous sommes prêts pour cette exigence. Et bien évidemment, je poursuivrai de manière institutionnelle toutes les actions entreprises en vue de ces États Généraux de la Justice qui enverront, j’en suis persuadé, un signal très fort à tous les justiciables et partenaires du Cameroun.

Recueilli par J.-C. Edjangué

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