Secrétaire générale de l’Association des élus français et/ou d’origine camerounaise (Efracam), élue municipale à Champigny et conseillère territoriale au Territoire Paris Est Marne & Bois, elle a participé au 3ᵉ Journées économiques internationales des communes qui se sont tenues dans la capitale camerounaise, Yaoundé, les 2, 3 et 4 juin 2025. Elle fait le point, à titre personnel, sur les bénéfices engrangés…
Vous rentrez du Cameroun où vous avez participé aux Jeicom 2025, du 2 au 4 juin dernier. Comment avez-vous vécu cette 3édition ?
Pour cette 3e édition des JEICOM, j’ai été invitée avec mes collègues de l’association des élus (politiques et professionnels) français et/ou d’origine camerounaise EFRACAM afin de renforcer les liens préexistants entre les différentes entités engagées sur les questions liées à la coopération décentralisée et au financement de l’action des CDT (collectivités territoriales décentralisées) au Cameroun. Ce fut une très belle édition, riche d’échanges avec les autorités gouvernementales, les municipalités, les délégations étrangères, notamment le Maroc qui était le pays à l’honneur, les représentants des institutions européennes et africaines ainsi que les divers acteurs internationaux travaillant avec le Cameroun. Cela a été aussi l’occasion de rencontrer des jeunes porteurs de projets dans le domaine du développement durable et des entrepreneurs industriels en recherche de partenariats avec l’Europe. Cette édition m’a permis de découvrir, voire redécouvrir la richesse des patrimoines locaux grâce à l’exposition des produits agricoles, de pisciculture et l’artisanat sur les stands des différentes régions du Cameroun.
Quel bilan, à titre personnel, faites-vous de cette 3ᵉ Journées économiques internationales des communes ?
Le bilan de cette 3ᵉ édition des JEICOM est très positif en ce qui me concerne, et les perspectives intéressantes. Ce fut une fierté pour moi, petite-fille d’ADOMO Martin, ancien Consul en France, du côté de mon père et d’OSSANGA Laurentine, ancienne commerçante, du côté maternel, de me retrouver à nouveau sur cette terre ancestrale qui m’est chère. J’ai pu constater une volonté forte de l’État camerounais, de la CVUC, de la FEICOM et des autres institutions présentes à travailler ensemble pour rechercher les financements complémentaires devant contribuer au développement des territoires au service des populations dont les attentes et les besoins sont importants. J’ai été très impressionnée par l’ingéniosité des maires et de leurs équipes à intégrer dans leurs politiques publiques une dimension écologique pour lutter contre le changement climatique. Je peux citer ici le maire de Yoko qui a su préserver sa forêt communale et celui de Ngon dont la collectivité fait partie des premières à avoir adopté et édité un PLADDT (Plan local d’Aménagement et de Développement Durable des Territoires). À titre d’information, je parraine ces deux communes au titre d’EFRACAM et je me réjouis de constater qu’elles avancent vaillamment !
J’ai éprouvé une satisfaction particulière à l’occasion de la remise des prix aux maires pour la campagne My Name en partenariat avec l’UNICEF Cameroun relative aux naissances non déclarées et ses conséquences sur l’absence d’identité, et donc absence de droits. C’est le sujet que je porte au sein d’EFRACAM. J’avais d’ailleurs alerté le président de CVUC en octobre 2023 à Paris et le ministre de la décentralisation du Cameroun à l’occasion d’une séance de travail en décembre 2023. Une convention a été signée entre l’État du Cameroun et les Nations Unies (UNICEF) en 2024 qui a abouti à cette campagne de sensibilisation des maires et un programme de digitalisation des services d’état civil est lancé. Je m’en réjouis fortement.
Un tel évènement est aussi un lieu exceptionnel de rencontres. Avez-vous une idée de la manière dont vous pourrez fructifier les contacts enregistrés, partenariats et autres conventions signés ?
Les rencontres furent riches en prises de contacts pour notre association qui est partenaire de CVUC, de l’Ambassade de France au Cameroun entre autres.
Une convention vient d’être signée avec l’Institut français dans le cadre du financement de la coopération décentralisée et de l’accompagnement des projets locaux. Nous sommes également en train de finaliser un partenariat avec la FMDV qui coordonne la plateforme Finance yours Cities au Cameroun et pour lequel un beau projet est en cours de finalisation.
La délégation du Maroc, pays à l’honneur de ces JEICOM avec qui nous avons longuement échangé, nous invite à venir les rencontrer afin de concrétiser une collaboration future.
À notre stand situé au sein du Pavillon France, nous avons eu beaucoup de visites et avons récolté énormément de fiches contacts remplies émanant des maires, diverses structures locales et des entreprises qui sollicitent notre soutien. Participer aux JEICOM a constitué une formidable opportunité pour notre association. Rencontrer les élus ici nous a permis de réaffirmer auprès d’eux notre volonté de parrainage, d’accompagnement, de partage et d’enrichissement réciproque dans le respect et la bienveillance des uns envers les autres. Beaucoup restent à faire. Mais l’envie est toujours là !
Je remercie les organisateurs et les participants pour cette belle édition et leurs engagements respectifs pour le développement du Cameroun. Je remercie également Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Cameroun en France et ses équipes pour la mobilisation et la bienveillance à l’égard de la diaspora.
Recueilli par J.-C. Edjangué à Paris