Docteur en sociologie de l’École des Hautes études et docteur d’État en Lettres de l’université de paris VII, auteur des œuvres scientifiques et de fictions, poétiques et romanesques, qu’il publie sous le pseudonyme de Shams Nadir, membre de l’Académie mondiale de poésie. Cet ancien Porte-parole de l’Union africaine participe à la 47ᵉ session de l’Académie du Royaume du Maroc et en a profité pour annoncer la sortie d’un livre collectif pour commémorer les 21 ans de la mort du président Léopold Sédar Senghor.
Mohamed Aziza, vous êtes ancien Porte-parole de l’Union africaine et venez de coordonner un ouvrage collectif sur feu le président et poète Senghor, décédé à Verson, en France, le 20 décembre 2001. Pourquoi cet ouvrage ?
Pour commémorer les 20 ans de la disparition du président poète, il y a eu une série de manifestations aussi bien en France, aussi bien au Sénat, à la Sorbonne, dans la ville de versons qu’ailleurs dans le monde. Nous avons essayé de réunir les communications qui ont été données à cette occasion sur le thème unique de l’évaluation de l’héritage de Senghor. Nous avons réuni une série de communications faites par de hautes personnalités et nous avons demandé à d’autres personnalités qui n’ont pas participé à ces réunions commémoratives de participer à l’ouvrage collectif sur la thématique indiquée plus haut.
Combien de contributeurs au total représentants combien de pays ?
Nous avons réuni au total 47 contributeurs originaires de 15 pays. Ce qui démontre, de manière presque mathématico-statistique, l’importance de l’héritage de Senghor, puisqu’il n’est pas ressenti seulement par les citoyens de son pays, mais bien au-delà. Beaucoup d’Africains y ont contribué, des camerounais, des maghrébins, des canadiens, québécois, des européens, etc. Tout cela montre l’importance internationale de l’héritage de Senghor.
Pouvez-vous nous dire un mot sur les grandes parties de cet ouvrage ?
Nous avons essayé de structurer le livre en quatre parties. La première partie, c’est sa gestion au plan national du Sénégal ; puis, qu’est-ce qu’il a apporté à l’Afrique ? Ensuite, qu’est-ce qu’il a apporté de manière universelle au monde ? Enfin, le poète, cette double nature de l’homme d’État et poète.
Formidable. On a déjà une idée de la date de parution ?
Nous venons juste de finir le manuscrit global qui va être préfacé par M. Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale du Sénégal et qui va être conclu par Mme Hélène Carrère d’En Causse, Secrétaire Perpétuelle de l’Académie française des Arts et des Lettres. Nous avons voulu respecter la parité, puisqu’un homme ouvre le livre et une femme le clôture. Mais nous avons voulu également respecter la dimension nationale avec la préface du président de l’Assemblée nationale du Sénégal et la clôture par une éminente figure internationale. Nous avons salué le concept de négritude, mais aussi la démocratie, le Cincinnatus de l’Afrique, puisque comme le Consul romain, une fois qu’il a senti que sa mission était terminée, il a voulu se retirer. Cincinnatus est revenu à sa charrue et Senghor, à ses mots comme poète et penseur.
Recueilli à Rabat Par Jean-Célestin Edjangué