La conférence nationale souveraine tchadienne « inclusive », réunie à Ndjamena le week-end dernier, a décidé de prolonger la durée de la transition de deux ans maximum, et de permettre au chef de la junte militaire, le général Mahamat Idriss Deby, de se présenter à un mandat électif à l’issue de la transition. Une décision qui va à l’encontre des préconisations de l’Union africaine.
L’Union africaine avait pourtant indiqué jeudi 29 septembre dernier que la transition ne devrait pas dépasser 18 mois et qu’il était interdit aux membres du CMT de se présenter aux prochaines élections. Rien d’étonnant alors que les mesures arrêtées au forum de Ndjamena suscitent des réactions de part et d’autre. Pour Yoboïdé Malloum, Porte-parole de l’Alliance 43, entité qui regroupe 34 partis politiques alliés au MPS, l’ancien parti d’Idriss Deby Itno, ce choix est la voie de la sagesse puisqu’il procède de « la volonté d’éviter au Tchad de retomber dans les affres de la guerre comme celle qui a emporté la vie au président Idriss Deby Itno ».
« Dérive dynastique »
Pour sa part, Mahamat Mahdi Ali, le leader du FACT, considéré comme l’un des groupes politico-militaires tchadiens majeurs, impliqué dans les combats qui ont provoqué le décès du président Idriss Deby Itno, il y a environ un an et demi, pense que ces mesures adoptées par le DNIS confirment que la lutte armée menée par le FACT est totalement justifiée. Et d’indexer « une dérive dynastique » insistant : « Le FACT avait dit clairement dès le départ que si les résolutions qui seraient votées dans ce dialogue-là tendent à exprimer clairement la volonté du peuple tchadien, à ce moment, on ne voit aucune raison de continuer notre lutte. Malheureusement, on constate le contraire, même le parti de l’intérieur, on a constaté avec regret qu’il y a une dérive dynastique de transmission de pouvoirs. On ne peut pas admettre en 2022 transmettre le pouvoir de cette manière-là. Cette voie qu’on est en train d’emprunter là, ce n’est pas la voie de la paix. Donc, aujourd’hui, l’essence même de notre lutte trouve toute sa noblesse ».
L’Union africaine avait décidé d’accompagner le Conseil militaire de transition(CMT) dirigé par le fils du président défunt Mahamat Idriss Deby suite à la mort de son père le 20 avril 2021 dans des circonstances restées troubles. Le Conseil paix et sécurité a ensuite rappelé, lors de sa dernière réunion le 29 septembre, qu’« aucun membre du CMT ne pourra être candidat à la fin de la transition, et s’en tient toujours à une seule transition de 18 mois ».
La Rédaction de Newsafrica24