À la veille de la 57ᵉ célébration qui leur est consacrée, samedi 11 février, ce Jeune Camerounais d’origine âgé de 29 ans, installé dans l’hexagone depuis 2011, parle de la situation de ses conscrits, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du triangle national.

« J’ai le souvenir des gens qui se réunissent pour faire la fête, rien de plus ». Quand on lui demande les souvenirs qu’il garde de la fête de la jeunesse, sa réponse est aussi brève que claire. Il ajoute : « Je ne m’y intéressais plus. J’ai commencé à m’y intéressais un peu plus récemment, à la faveur des évènements organisés par la diaspora, des rencontres, des journalistes particulièrement branchés sur l’actualité africaine ». Il est vrai que Valéry Ngoué quitté le Cameroun voilà plus d’une décennie. Né à Yaoundé, le 21 janvier 1994, de mère diplomate et père haut-fonctionnaire, il forme une fratrie de trois enfants, avec ses deux autres frères. Il n’a en revanche pas oublié grand-chose de son parcours.

« Engagement pour la paix »

« J’ai fréquenté l’école maternelle Saint-Esprit, l’école primaire les Chérubins et jusqu’en 5ᵉ le Collège de la Retraite, à Yaoundé. Ensuite, j’ai obtenu mon Bac C à Dakar dans une école française, avant de poursuivre mes études supérieures en France en 2011, à Orléans-la source, dans le Loiret, licence en sciences économiques et spécialisation en master statistique », confie-t-il. Parallèlement, M. Ngoué mène une vie association dense. « Je suis membre bénévole et actif de HWPL, depuis octobre 2019, une ONG qui promeut la paix dans le monde entier. Pourquoi cet investissement ? « Engagement pour la paix, parce qu’on vit dans un monde de conflits, d’instabilité. Or, la paix, c’est la valeur indispensable qui permet à chaque individu de vivre. C’est la valeur qui rassemble au-delà de ses origines, de la nature, du sexe, de ses convictions politico-religieuses », répond-il.

« Une jeunesse abandonnée »

Le quotidien des jeunes le préoccupe partout. « La situation des jeunes à l’échelle de la planète est inquiétante. Alors que la jeunesse est normalement synonyme de l’espérance par rapport à l’avenir et qu’on doit tenir compte de ses aspirations, ses rêves et doutes, puisqu’elle est appelée à gérer affaires quotidiennes, il est dommage qu’en Afrique, par exemple, la jeunesse soit enfermée, qu’elle ne soit pas écoutée quand elle ose prendre la parole. Car, généralement, c’est une jeunesse qui est un peu abandonnée à elle-même, sans accompagnement à quelque niveau que ce soit », pense Valéry Ngoué, confessant : « C’est ce qui m’a poussé à m’engager dans la promotion de la paix pour m’investir dans la construction du mieux-vivre ensemble. J’étais tellement frustré de ce que la société soit indifférente à la situation des jeunes… Concrètement, j’ai commencé à penser qu’il fallait que je rejoigne un mouvement politique des jeunes pour me faire entendre. En tant que jeune Camerounais, j’ai l’impression qu’il n’y a plus d’espoir ». Comment en finir avec ce pessimisme ? « Pour redonner espoir, il faut faire plus confiance aux jeunes Camerounais, leur donner toute leur place dans la gestion des affaires quotidiennes du pays, leur donner des ressources pour mener à bien leurs projets et contribuer à la paix civile », conclut le jeune Camerounais.

Par Jean-Célestin Edjangué à Paris

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