Lundi 6 février 2023, l’homme d’affaire et magnat de la presse, Jean-Pierre Amougou Belinga et deux de ses collaborateurs ont été arrêtés et placés en garde à vue au Secrétariat d’État à la Défense(SED).

Lundi 6 février au petit matin, Jean-Pierre Amougou Belinga, homme d’affaires camerounais, magnat de la presse, a été arrêté ainsi que deux ses collaborateurs, pour les besoins de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Camerounais Martinez Zogo, enlevé le 17 janvier dernier, torturé, dont le corps sans vie mutilé a été découvert cinq jours plus tard sur un terrain vague, à Yaoundé, la capitale. La victime, directeur de la radio Amplitude FM, présentait un programme « Embouteillage », qui révélait et indexait les dysfonctionnements de la société, y compris au sein des plus hautes autorités de l’État.

Enquêtant sur les détournements de fonds publics, il menaçait de révéler, preuve à l’appui, les noms des hommes d’affaires et autres ministres qui ponctionnent les deniers sur les lignes budgétaires créées de toute pièce à cet effet. Il n’aura pas eu le temps d’aller au bout de ses révélations, les bénéficiaires de ces tristement célèbres lignes de crédits ayant décidé de lui ôter la vie en cassant ses membres, la mâchoire, coupant la langue, sans parler d’autres détails plus sordides encore. Une horreur qui a ému bien au-delà des limites du Cameroun et de l’Afrique.

« Au pas de charge et sous pression »

Communiqué Groupe L’Annecdote

 48 heures plus tôt circulait encore sur des réseaux sociaux, des images de Jean-Pierre Amougou Belinga, narguant, on ne sait trop qui, sur la rumeur qui avait fait le tour de la toile au sujet de son arrestation, le jeudi 2 février et transfèrement au Secrétariat d’État à la Défense(SED). Il n’en était en réalité encore rien. Il a fallu attendre lundi 6 février 2023, pour que la réalité dépasse le stade de la rumeur. La garde à vue de Jean-Pierre Amougou Belinga ainsi que ses deux collaborateurs pourrait durer jusqu’au 14 février, jour de la Saint-Valentin, voire être étendue jusqu’au 21 février. L’enquête qui a officiellement démarré avec la mise aux arrêts de plusieurs dizaines de personnes, dont Maxime Eko Eko, patron de la Direction générale de la recherche extérieure(DGRE), et le lieutenant-colonel Justin Danwe, un de ses plus proches collaborateurs, directeur des opérations de l’unité spécialisée dans le contre-espionnage, dès le 31 janvier 2023. De forts soupçons pèsent sur des agents des services secrets camerounais d’avoir participé à l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, avec l’aval de personnalités au sommet de l’État.

Les jours et semaines à venir devraient permettre, à la lumière de la suite de l’enquête, d’en avoir le cœur net. L’émotion provoquée, dans le monde entier, par l’assassinat de Martinez Zogo est une pression supplémentaire pour aller vite si l’on veut montrer que le Cameroun est tout sauf une république bananière.

Par Jean-Célestin Edjangué à Paris.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *