La délégation de la fille aînée de l’Afrique a fait le déplacement dans la capitale de la Guinée pour poser officiellement sa candidature. Le Comité d’organisation n’a pas encore tranché.

« A l’issue de cette édition des 72 heures du livre de Conakry, je garde de la Guinée l’image d’un pays, et de Conakry, d’une ville, où tout le monde est mobilisé pour sauver, préserver l’avenir de la nation à travers le livre et la culture. On ne le dira jamais assez, l’éducation, la formation, l’avenir d’un pays dont la population est extrêmement jeune, se trouve dans les savoirs, dans les livres et la lecture. Ce qui m’impressionne, moi qui viens pour la première à cet évènement des 72 heures du livre de Conakry, c’est de voir toute une équipe qui se bat, qui tire dans le même sens pour sauver la Guinée de l’illettrisme ». Pélagie Ngonana, journaliste camerounaise, participait pour la première fois à la fête du livre, en Guinée.

Un Comité international pour restaurer la maison de Miriam Makéba

Pour elle, il ne fait l’ombre d’aucun doute que « A Conakry, l’Afrique montre qu’elle peut prendre en main son destin, elle parle au monde. Elle lui dit que la lecture et la culture sont supports, essentiels pour le vivre ensemble, que ce qui sauve une nation, la rassemble, c’est le livre, la lecture ». Le salon qui a ouvert ses portes les 23, 24 et 25 avril derniers sous le thème : « Sauvegarde du patrimoine et pais sociale », avait pour pays invité d’honneur, le Royaume du Maroc, et pour ville invitée d’honneur, Dalaba, au cœur des montagnes du Fouta Djallon. C’est d’ailleurs dans cette commune atypique de la Guinée forestière que le clap général de fin a été donné jeudi, après une journée très mouvementée rythmée par un tourbillon d’activités.

Le jeudi, la visite à Dalaba de la Maison de Miriam Makéba, l’artiste sud-africaine, engagée dans le combat politique contre le régime ségrégationniste de Prétoria, décédée le 9 novembre 2008, à Castel Volturno, en Italie, a ému jusqu’aux larmes nombre des participants aux 72 heures du livre. Un Comité international, pour réfléchir sur les voies et moyens permettant de restaurer cette demeure en totale décrépitude, a été mis sur pied séance tenante. Il comprend une Rwando-burundaise, une Rwandaise, un Haïtien, une Sénégalaise, deux Camerounais, deux Guinéens. Après ce moment d’émotion, une table ronde sur « Jeunes, patrimoine et histoire » a drainé un public nombreux dans une des salles de l’ISSMV, en présence de deux anciens ministres de Guinée (Messieurs Soumah et Bah), du Délégué général des 72 heures du livre, Sansy kaba Diakité, El Bachir Diallo, président de Tous pour l’avenir de Dalaba(TAD), association qui œuvre auprès des jeunes locaux et de l’historien Ibrahima Bah.

Cap sur 2023 pour la 15è page

La veille, mercredi, dès les premières heures de la matinée, une marche verte du livre pour la sauvegarde de l’environnement, a été improvisée pour sensibiliser au réchauffement climatique dont les effets commencent sérieusement à se faire sentir (la température durant le séjour à Dalaba n’est jamais descendue en dessous des 25° même la nuit et pouvait atteindre les 35° en mi-journée). Ce qui est un peu paradoxal pour une ville située à près de 1300 mètres d’altitude. Une réception officielle a ensuite été organisée à la Mairie de Dalaba, en présence des autorités municipales, préfectorales et régionales, avant un atelier sur « Patrimoine, coopération décentralisée et développement », à la villa Jeannine et une table ronde portant sur « Femmes, patrimoine et cohésion sociale » à l’institut supérieur de santé médecine vétérinaire(ISSMV). Le soir, dans les jardins de l’hôtel Fouta Djallon, la troupe de théâtre de Diabaté et l’historien Ibrahima Bah, ont à tour de rôle raconté la genèse de Dalaba, dont le nom signifie « La grande marre »(Dala en Poular veut dire marre et Ba, grande) », ont-ils expliqué. Un moment d’excursion sur les sites touristiques de Dalaba suivi d’un double hommage à Sorry Kandia Kouyaté et à Thierno Samba Mombeya Saikou Dalaba, ont clôturé la cuvée 2022 des 72 heures du livre de Conakry. Désormais, tous les regards sont fixés sur la 15ᵉ édition qui devrait avoir pour pays invité d’honneur Haïti et/ou les Caraïbes.

Jean-Célestin Edjangué à Dalaba par Conakry

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