Président de l’ONG WARABA d’Afrique pour la paix et l’alternance démocratique pacifique en Afrique, cet avocat aux barreaux de Paris et de Moroni donne son sentiment en guise de bilan de la 22ᵉ édition de la Coupe du Monde Qatar 2022 remportée par l’Argentine de Lionel Messi face à la France après la séance des tirs aux buts(4-2).
Vous êtes le président de l’ONG Waraba d’Afrique qui milite pour la paix et l’alternance politique pacifique en Afrique. La Coupe du Monde de Football Qatar 2022 vient de se terminer après un mois de compétition. Quel bilan dressez-vous de ce tournoi, en matière d’organisation ?
Notre Organisation Panafricaine Waraba d’Afrique est très honorée de pouvoir se prononcer sur vos colonnes sur cet événement sportif planétaire. Nous vous en remercions. Contrairement à une vaste campagne de boycott et diabolisation de cette coupe du monde au Qatar, ce pays a été à la hauteur, il a su relever le défi. Sa coupe du monde fut une réussite exceptionnelle tant au niveau de l’organisation que sur le plan sportif. La belle finale d’anthologie, très sensationnelle, qui a opposé l’Argentine à la France, en est une belle illustration. Des équipes nationales comme le Maroc, le Sénégal, la Tunisie, le Cameroun, le Ghana et celle d’Arabie Saoudite ont fait honneur à leur pays et au continent africain. Ces équipes ont joué au football, elles ne sont pas venues faire de la figuration. Très ambitieuses, elles ont joué au football et leur enthousiasme a attiré le regard, la sympathie et fait aimer le football. Désormais, le monde sportif doit changer de regard et donner plus de considération aux équipes de la Zone sud. Merci au Qatar pour ces moments de partage, de fierté et fraternité. Le monde a découvert une autre facette du monde arabe capable d’organiser des grands événements sportifs populaires internationaux. C’est d’autant plus à saluer que ce pays a porté seul l’organisation de cette compétition dont on sait les coûts faramineux qu’elle engendre.
De nombreuses critiques ont fusé un peu partout avant et pendant la compétition concernant les droits de l’homme ou encore l’esclavage des ouvriers étrangers qui ont participé à la construction des infrastructures de cette Coupe du monde. Votre position par rapport à tout cela ?
La réussite de l’organisation de cette coupe du monde est la preuve que le Qatar s’inscrit sans aucun doute dans une logique de respect des règles fondamentales et universelles des droits humains. Il y a sans doute beaucoup d’effort à faire en la matière dans le monde arabe, mais la réussite de cette première coupe du monde dans un pays arabe est un événement, un vecteur culturel majeur qui va sans doute entraîner et accélérer des changements et des chamboulements positifs dans le monde arabe. Désormais, le Qatar a prouvé qu’il a non seulement l’ambition, mais aussi les moyens humains et financiers pour jouer dans le concert des Nations. Cette ambition lui astreint à des obligations internationales. C’est une très bonne nouvelle et Waraba d’Afrique s’en félicite.
Cette 22ᵉ édition de la Coupe du Monde de Football Qatar 2022 était aussi placé sur le signe du fair-play et de la paix entre les peuples. Comment l’Afrique peut-elle s’en inspirer pour faire de l’idéal de la paix une réalité sur l’ensemble du berceau de l’humanité ?
Il est vrai qu’à travers cette coupe du monde, malgré des critiques, le Qatar a su s’ouvrir aux autres nations et peuples tout en exigeant le respect de ses fondamentaux. Il n’y a pas eu des débordements ni actes d’intolérance. Au contraire, la diversité et la richesse culturelles de ce pays et l’esprit faire play qui a marqué ce rendez-vous sportif planétaire doit inspirer l’Afrique qui doit garder à l’esprit que le sport est la façon la plus parfaite de montrer son drapeau et son ‘histoire aux yeux des autres sur la carte du monde. Une équipe généreuse, solidaire et digne efface les identités nationales et transcende les appartenances. La victoire des Saoudiens contre l’Argentine a fait aimer l’Arabie saoudite, la belle percée de l’équipe du Maroc et sa dignité a fait aimer cette équipe généreuse et solidaire et le but splendide d’Aboubacar de l’équipe du Cameroun a été apprécier comme une œuvre d’art. Les Africains doivent tirer les leçons de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN) et la réussite au Qatar pour faire du football un vecteur rassembleur et fédérateur susceptible d’unir tout un continent autour d’un projet commun. La réussite de la coupe du monde au Qatar laisse penser que le XXI° siècle est celui du sport démocratisé et Mondialisé. Comme disait un auteur, » dans un monde où les rivalités nationales persistent, mais se règlent moins souvent qu’autrefois par le sort des armes, où les frontières n’ont pas disparu, mais sont plus poreuses, où les peuples doutent de leur identité et de leur avenir, le sport offre des réponses aux pertes de repères et aux volontés d’exister. »
Le sport tient dans l’espace public international une place sans commune mesure. Les responsables du sport africain doivent de ce fait revoir le mode de fonctionnement, remédier les dysfonctionnements relevés lors des derniers évènements sportifs pour effacer les caricatures et l’amateurisme. Ce qui nous a tous fait honte.
Recueilli en ligne par Jean-Célestin Edjangué