Président du Forum des Organisations de Solidarité internationale issues des Migrants(FORIM), il explique la genèse de cette institution, en dresse le bilan depuis sa création et les perspectives quant à l’avenir.
Comment est né le FORIM dont vous êtes le président aujourd’hui ?
Le Forim est un réseau d’associations, une plateforme associative des diasporas concernant l’Afrique, l’Europe, l’Asie, Latine et Caraïbes.
Dans les années 2000, il était question avec l’Etat français de voir comment rediriger une partie de l’aide publique au développement. Comment, dans la dynamique des réseaux des diasporas constitués, contribuer au co-financement des micros projets à partir des pays d’origine et partir d’ici, en France. On dit que le Forim a deux cœurs ou deux poumons : un cœur sur le pays d’accueil et un autre sur le pays d’origine.
Quelles sont concrètement les activités du Forim ?
Le Forim a deux axes d’activités ou de programmes. Le premier axe concerne le développement local dans les pays d’origine et le deuxième axe, la structuration du milieu associatif en France. Il faut rappeler que c’est seulement à partir d’octobre 1981 que les étrangers, immigrés vivant en France, ont eu le droit de se constituer en associations. 20 ans après cette loi, le Forim se crée parce que les associations de résidents étrangers ont eu besoin d’avoir une structure fédératrice pour les représenter et les accompagner dans toutes les questions de droit et d’intégration.
Si vous deviez dresser le bilan des 20 ans du Forim et entrevoir l’avenir ?
Les 20 ans d’existence du Forim nous ont permis, en plus de l’action d’intégration et d’accompagnement des migrants, d’avoir aussi une portée internationale. Le plaidoyer du Forim concerne la France et les pays d’origine. Nous organisons des rencontres internationales sud où le Forim est intermédiaire entre les associations des pays d’origine et les gouvernements de ces pays. Par ailleurs, nous participons aux différents forums mondiaux (Forum Global Mondial sur Migrations). L’avenir, c’est de permettre de reconnaître que la mobilité est un droit. Il y a plusieurs années, l’ONU a mis en place une convention dans ce sens. Mais la France ne l’a pas signée. Depuis quelques semaines et mois, on voit les conditions que la France a mises en place pour accueillir les migrants ukrainiens, leur pays étant en guerre depuis le 26 février 2022. Les conditions que la France a réunies pour les accueillir sont celles stipulées par la Convention en question.
Recueilli au téléphone par J.-C. Edjangué