Réalisatrice Italo-Camerounaise, elle a étudié la sociologie contemporaine à la Sorbonne à Paris, et est diplômée en Sciences sociales et politiques de l’université Paris-Dauphine. Elle a présenté son long métrage « Crossing the color line » en compétition au 20ᵉ Festival de film panafricain de Cannes, jeudi 19 octobre à l’Espace Miramar, sur la Croisette.
Que faites-vous sur la Croisette Sabrina ?
Bonjour, je suis Sabrina Onana, j’ai 25 ans. Je suis réalisatrice du film « Crossing the color line healing from the past, (en français franchir la ligne de couleur, guérir du passé) », mon premier film présenté ce jeudi 19 octobre 2023, parce qu’il a été sélectionné au festival international du film panafricain(FIFP) de Cannes. Je suis à Cannes parce que c’est mon premier long métrage et qu’il est en compétition.
De quoi est-il question dans ce film ?
C’est un film qui parle des Afro-italiens, de leurs conditions en tant qu’enfants d’immigrés en Italie. De jeunes afro-italiens racontent ainsi leur histoire et leur expérience en Italie, un pays qui ne les reconnaît qu’à leur majorité. Des identités en morceaux, déçues par une loi qui n’a jamais été validée : le Ius soli, le droit du sol, qui attribue automatiquement la citoyenneté à celui qui naît sur le territoire. Il y a ceux qui se sentent à la fois italiens et africains, ceux qui n’ont jamais appris la langue de leurs parents africains, ceux qui adorent ou haïssent l’Italie, une vie dans une zone grise sans fin. Et en effet, le Ius sanguinis est encore en vigueur : un enfant obtient la citoyenneté italienne si un des deux parents est italien ; si les deux parents sont étrangers, il peut l’obtenir à ses 18 ans. C’est un sujet qui est en plein dans l’actualité, comme vous pouvez le constater.
On vous sent heureuse d’être à Cannes pour cette 20ᵉ édition du festival international du film panafricain ?
Je suis effectivement très contente d’être là. Il y a de beaux films, des sujets intéressants. Nous venons de voir certains documentaires qui étaient très touchants. Une belle sélection en somme.
Réalisé à Cannes par J.-C. Edjangué