Promotrice de la Maison d’édition Eclosion, elle a participé à la 16ᵉ édition de 72 hures du livre de Conakry dont le Cameroun était pays invité d’honneur, en avril 2024. Elle revient sur cet évènement, parle des problèmes qui minent le secteur du livre au Cameroun et en Afrique, sans oublier d’aborder les grands projets à venir de sa maison d’édition.
Quel souvenir gardez-vous de la page 16 des 72 heures du livre qui vient de se fermer à Conakry, la capitale de la Guinée ?
Les 72 heures du livre ont été un grand moment de communion littéraire et de partages d’expériences dans un domaine florissant pour le continent Africain. J’ai surtout été marquée positivement par la prise de paroles des intervenants qui galvanisaient à la fois les auteurs et éditeurs afin qu’ils réalisent la place capitale du livre dans le développement de nos sociétés. La mobilisation tous azimuts des participants et des visiteurs, les belles rencontres ont laissé une grande impression d’accroissement d’un intérêt soutenu des amoureux du livre. Je ne peux oublier de souligner qu’en tant que pays à l’honneur, le Cameroun a apprécié la distinction de Sa Majesté le Sultan Roi des Bamoun, Nabil Mbombo Njoya, sacré Prix d’excellence de la valorisation de la culture africaine. Je profite de cette occasion pour féliciter les organisateurs de cet évènement de qualité qui donne une empreinte particulière à la littérature et l’édition.
Quelles sont les difficultés, pour l’éditrice que vous êtes, du secteur du livre aujourd’hui au Cameroun et en Afrique plus généralement ?
Les premières difficultés rencontrées dans notre domaine sont d’ordre financier. Il n’existe pas de fonds dédiés et nous travaillons à la mesure de nos modestes moyens, heureusement le ministère de la Culture et le gouvernement apprécient nos efforts et nous galvanisent. Il est aussi important de professionnaliser le domaine de l’édition afin d’aboutir au résultat tel un Best-seller qui vit pleinement de son travail littéraire. Pour l’instant, nous sortons de l’embryon, bien qu’étant moyennement en forme. Il faut noter qu’intéresser le public et le convaincre n’était déjà pas facile, les enjeux de l’édition ont été difficiles à cerner pour plusieurs, mais nous pensons matérialiser notre vision de construire un édifice solide, puisque l’intérêt se manifeste de plus en plus.
Les projets de la Maison d’édition Éclosion dans les semaines et mois à venir ?
Notre projet le plus immédiat, c’est le Prix littéraire OSÙ qui prime les jeunes plumes et fait la promotion de la littérature en nos langues nationales. Cette idée vise à réconcilier les auteurs et lecteurs avec leurs racines, leurs histoires pour faciliter la transmission de nos pensées et ne pas laisser nos langues et traditions s’éteindre. C’est un prix qui gagne en notoriété au Cameroun et nous pensons sortir de nos frontières lors des prochaines éditions et élargir nos champs d’actions.
Recueilli en ligne par J.-C. Edjangué