Promoteur de la Maison des Camerounais de France/ Centre Franco-Camerounais (MCF-CFC), à Paris, il explique les activités et actions menées chaque jour en direction des jeunes Camerounais de la diaspora.

La 57ᵉ fête de la jeunesse au Cameroun aura lieu le 11 février sous le thème «  jeunesse, réarmement moral, civique et entrepreneurial, gage de discipline pour l’édification d’un Cameroun uni et prospère ». Comment la Maison des Camerounais de France/Centre Franco-Camerounais (MCF/CFC) dont vous êtes le président, promeut-elle les jeunes Camerounais de la diaspora ?

Les jeunes sont une des mains décisives pour attacher, ensemble, notre paquet. Un des axes essentiels de notre démarche est dédiée à l’accompagnement, au renforcement des capacités et à la valorisation des compétences et talents de la jeunesse ; ferment de capital humain, investissement d’avenir. Cela se traduit sur quatre plans : d’une part, la mise en place d’un pôle MCF-Jeunesse aux activités plurielles ; d’autre part, l’implication des jeunes dans la conception, le pilotage et l’évaluation des projets dans les domaines scientifiques (réalisation du 1er satellite camerounais et éducation spatiale ; mise en place d’instituts spécialisés dans le domaine de la télémédecine et de la chirurgie cardiaque, etc), de la coopération décentralisée et territoriale et économique (modernisation et expansion du Made in Cameroon/Made in Africa/Made by Africans), en troisième lieu, l’accompagnement dans l’insertion socio-professionnelle, à travers la facilitation des stages et contrats d’apprentissage, et enfin, la mise en réseau des associations et organisations de jeunes.

Quels sont les grands défis des jeunes Camerounais de France en rapport avec le triangle national ?

Ils nous semblent de trois ordres : la valorisation de leurs talents et compétences au service des stratégies de développement, de mise à niveau et d’expansion industrielles, de modernisation de la gouvernance et de la gestion publique et de développement local ; l’implication des jeunes dans la traduction de l’idée panafricaine, entendue comme un lien étroit, une solidarité, une conscience historique entre les pays africains, les populations issues de l’Afrique afin de relever des défis bien identifiés ; les synergies de talents, d’organisation et de dynamiques afin de favoriser des avancées concrètes : la réforme du code de nationalité ; l’exonération de visas aux touristes, investisseurs et entrepreneurs d’origine camerounaise ; la structuration de la Diaspora, etc.

57 ans après, la fête de la jeunesse a-t-elle permis d’améliorer le sort des jeunes Camerounais, davantage victimes de pauvreté, du chômage et de répression que la moyenne nationale de la population ?

Ils sont le sang neuf du Cameroun, obstrué par des artères congestionnées. Désignés «  fer de lance de la Nation », ils ont du mal à se projeter à l’horizon, de façon massive, structurelle et efficace, à cause de l’inefficacité globale des politiques publiques dédiées à la jeunesse. Des efforts notables ont été menés à travers la mise en place de programmes de financement d’activités, l’expansion de la carte scolaire et universitaire, des recrutements dans divers secteurs dont la fonction publique. Mais, le profil du jeune Camerounais, aujourd’hui, est davantage celui d’un citoyen qui se « débrouille » par manque de réseau, d’opportunités et de perspectives. Les success stories que l’on peut enregistrer sont l’écume de la vague. Certains sont guettés par l’argent facile, les mirages d’un pan des réseaux sociaux et la notoriété soudaine : le syndrome du porte-monnaie magique ! Mais, comme le dit l’artiste : la vraie magie, c’est le travail. Et, pour cela, il faut du fuel, donc des politiques publiques efficaces, un environnement propice, pour faciliter les opportunités.

Recueilli à Paris par J.-C. Edjangué

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