Camerounaise d’origine, spécialisée en systèmes de transmission et énergie, manager de projets et développeuse de produits, essentiellement les capteurs. Elle va bientôt mettre sur le marché un onduleur qui permettra à la couche moyenne de disposer de l’électricité à moindre coût et de manière permanente.

« Je suis Nadia Manekeu Volona, Ingénieure en électrotechnique et systèmes embarqués/ informatique technique, à Berlin, en Allemagne. Je suis manager de projet et développeuses de produits, essentiellement les capteurs. Ingénieure en électrotechnique, spécialisation système de transmission et énergie ». C’est ainsi qu’elle se présente, lorsqu’on lui demande qui elle est. Il faut préciser la requête, en interrogeant son parcours scolaire et universitaire, pour en savoir davantage. « J’ai fait mes études primaires dans mon village Fontsa-Touala, puis école primaire à Mabanda. Cep, puis CES de Mabanda, BEPC(2012). Fabrice, mon frère ainé, était toujours présent quand il s’agissait de l’école. Puis Lypobo, seconde C, Probatoire en même temps, puis Bac, en 2014 », raconte-t-elle.

« Le défi de passer le probatoire en classe de seconde »

Son cheminement dans le secondaire est marqué par une anecdote qui agira comme booste, un surplus de motivation. « Un fait a été déterminant dans mon parcours scolaire. En classe de seconde C au lycée Polyvalent de Bonabéri, j’avais, un jour, une coupe de cheveux qui ne plaisait pas au Surveillant. Il m’a lancé sous forme de boutade « « Vous pouvez même passer le probatoire en seconde, je n’accepterais pas vos cheveux ainsi ». J’ai pris ça pour un défi, et décidé de passer le Probatoire en seconde. Après mon Bac, je fais d’abord deux ans de petits boulots, avant de choisir d’Aller en Allemagne, pour les études et travailler en même temps, en 2016. Je commence à l’université à Wihelem Schaffen, en électrotechnique, je poursuis en 2018, à Berlin, et fin 2019, je finis avec la Licence avant d’entamer le Master en système embarqué informatique technique. Je termine en 2022, comme Ingénieure en système embarqué, informatique technique », souligne Nadia Manekeu Volona, ajoutant : « Aujourd’hui, je suis manager de projet et développeuses de produits, essentiellement les capteurs. Le client vient avec une spécification, et demande de développer un produit. Et avec l’équipe de personnes, on désigne le produit et après plusieurs phases de développement et de tests, on passe à la phase production de masse ».

Recherche sur un onduleur à moindre coût

« Ma maman a beaucoup aimé l’école, elle était très exigeante avec l’école. Puis, Fabrice a également été très présent. Je pense donc qu’il y a peut-être eu des prédispositions intellectuelles, mais il faut également beaucoup travailler sinon on régresse. J’ai eu l’habitude d’être première de la classe de 5. Puis, en 3ᵉ, une fille est arrivée en tête dans l’une des classes de 3 et pour moi, ça a été un choc. Je découvre que beaucoup de celles que je considérais comme amies souhaitaient que je tombe. Je suis arrivée à la maison, très énervée. Fabrice m’a demandé, c’est quoi le souci ? Je lui ai répondu que je n’avais pas assez travaillé. J’ai donc repris les épreuves où j’avais moins performé, et à la rentrée, c’était top ». Pour Mme Manekeu Volona, avoir quatre ingénieurs dans une même famille ne relève ni d’une coïncidence, ni de prédispositions génétiques particulières. Mais plutôt d’un bon suivi, entre l’intérêt que sa mère accordait à l’école et l’accompagnement dont elle a bénéficié de Fabrice, le grand frère, lui-même aujourd’hui ingénieur dans les chantiers navals, qui a construit le premier bateau made in Cameroun, qui vogue sur les eaux du Wouri. Au moment où l’Afrique aspire à un retour aux sources des valeurs traditionnelles, alors que la modernité semble mener le monde par le bout du nez, la jeune ingénieure en appelle au discernement. « Il faut toujours savoir faire la part des choses, donner de l’importance à chaque chose. Sans ces technologies, aurons-nous résolu les problèmes que ces technologies permettent de résoudre ? En un mot, il n’est pas question d’opposer la tradition et la modernité. Il faut savoir s’adapter au changement, savoir utiliser chaque chose à bon escient », indique-t-elle, avant de conclure. « Je suis en train de travailler sur un onduleur qui permettra à la couche moyenne de disposer de l’électricité à moindre coût et de manière permanente. L’onduleur stocke l’énergie solaire dans la journée, qui peut être utilisée en soirée, grâce au stock d’énergie emmagasiné ». On a hâte de voir aboutir cette invention.

Par Jean-Célestin Edjangué

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