Professeur à l’université du Mans, dans la Sarthe(72), en France, cet Algérien d’origine, par ailleurs critique littéraire et auteur, sera présent à la 15ᵉ édition des 72 Heures du livre de Conakry, les 23, 24 et 25 avril 2023.

Vous êtes Professeur Émérite de l’université du Mans, Laboratoire de recherche 3 L. AM, critique littéraire et auteur. Vous serez présent à la 15ᵉ édition des 72 h du livre de Conakry les 23, 24 et 25 avril 2023. Pourquoi ?

Mon intérêt grandissant pour la Guinée est lié à la littérature guinéenne, à Tierno Monenembo que j’avais interviewé à Tamanrasset, en Algérie, entretien publié en France. Camara Laye, Tierno Monenembo, des romanciers fabuleux. Par ailleurs, mes recherches sur les littératures sud-africaines m’ont mené à travailler sur la biographie de Winnie Mandela, ouvrage publié chez Casbah Éditions et L’Harmattan Guinée ensuite. Mon choix de la Guinée n’était pas fortuit, mais primordial pour moi et pour cela, je remercie Mohamed Lamine Camara et Sansy Kaba Diakité, respectivement Directeur Délégué des éditions l’Harmattan Guinée et Délégué Général des 72 Heures du livre de Conakry, de m’avoir fait confiance. D’ailleurs, l’aventure éditoriale avec L’Harmattan Guinée continue avec mon ouvrage Afrique du Sud : Histoire et Littérature qui vient d’être publié et que je signerai, dans quelques jours, à l’occasion de la 15ᵉ édition des 72 Heures du livre, à Conakry.

Quel regard portez-vous sur cet évènement qui draine du monde bien au-delà des frontières ouest africaines ?

Cet évènement culturel initié par L’Harmattan Guinée, avec le soutien des autorités guinéennes, est majeur pour le pays, pour l’Afrique de l’Ouest, voire le continent africain. La présence des éditeurs, des auteurs de tout le continent qui viennent présenter et signer leurs ouvrages à Conakry est impressionnante. Durant ces trois jours, des conférences, des débats, des activités culturelles diverses sont programmés et de ce que j’ai observé en 2022, le public de Conakry est présent. Ce qui est impressionnant, c’est cette soif d’apprendre, de lire, d’échanger du public guinéen qui est fabuleuse et très encourageante, surtout lorsqu’on sait l’importance des réseaux sociaux aujourd’hui. Mon regard sur cet évènement, dans la mesure où il y en a d’autres sous d’autres cieux, c’est l’ambiance amicale créée par toute l’équipe des 72 heures du Livre de Conakry, et c’est ce qui fait la particularité de cette manifestation culturelle.

Comment analysez-vous la floraison de la littérature africaine, avec des auteurs engagés aujourd’hui ?

Je dirai plutôt les littératures africaines, d’Alger à Cape Town et de Conakry à Nairobi. Les voix littéraires africaines sont multiples, riches, engagées dans les affaires de la Cité. Les écrivains africains et de la diaspora sont de plus en plus présents auprès d’un lectorat international. Les écrivains africains sont étudiés dans les universités du monde. Ils ont ainsi inscrit l’Afrique sur la planète littéraire universelle, de par la qualité de leur écriture et de leur engagement. Le fond et la forme font les grandes littératures, et je pense que les littératures africaines en font partie aujourd’hui. La preuve de cet état est le nombre impressionnant de Prix internationaux qui sont obtenus par les écrivains africains des deux côtés du Sahara. Il manque à l’Afrique un ‘Grand Prix Africain’ et faire de Conakry la capitale africaine du Livre doit aider à agir dans ce sens. Au vu du sérieux de l’organisation des 72 heures du livre de Conakry, cela se concrétisera !

Recueilli en ligne par J.-C. Edjangué

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