C’est la principale révélation du point de presse, en ligne, organisé vendredi 8 juillet à 22 heures à Rabat au Maroc(23 heures à Paris), par l’Association des Stagiaires, Élèves et Étudiants Guinéens au Maroc (ASEGUIM) en accord avec les sections d’Algérie, de Tunisie, de la Chine et de Russie. Ces sections vont emboîter le pas de leurs camarades du Maroc, entrés en grèves mercredi dernier, 6 juillet, pour une durée illimitée.
Nous révélions, dans nos précédentes éditions, le cauchemar des boursiers guinéens au Maroc, abandonnés à eux-mêmes depuis bientôt 11 mois, sans le moindre sous. Une détresse supplémentaire pour ces élèves, stagiaires et étudiants guinéens, à l’étranger, qui doivent de surcroît se battre au quotidien pour réussir leurs études. Nous évoquions aussi les dernières nouvelles parvenues à notre rédaction faisant état, d’une part, de l’introduction du dossier des bourses au dernier Conseil des Ministres, et d’autre part, d’un ordre de virement de trois mois sur les dix, provenant des Autorités de Transition du côté de Conakry. Deux points accueillis favorablement par l’ASEGUIM, mais qui « demeurent insuffisants pour pousser à l’arrêt du mouvement de grève », entamée au Maroc.
Une question de priorités
Pire ! L’ASEGUIM constate que « Les Autorités de Transition ont choisi de mettre des milliards de FG pour financer des spectacles de toutes sortes et accompagner la production d’artistes, au lieu de miser sur l’éducation et les études. C’est donc un problème de priorités et de bonne gestion ». Une situation d’autant plus déplorable que les boursiers guinéens de Tunisie, Chine, Russie et d’Algérie, sont, comme leurs sœurs et frères au Maroc, de plus en plus clochardisés : « C’est quoi ce pays qui n’a rien à cirer de la manière dont ses filles et fils boursiers vivent à l’étranger ? Ceux qui ont en charge la gestion des bourses ont-ils idée de comment on doit survivre sans moyens alors qu’il faut payer le loyer, se nourrir, se vêtir, acheter des livres… ? Nombreux sont des étudiants qui sont contraints de dormir dans la rue, en dépit de la solidarité qui nous anime », témoigne Ousmane Malick, de l’ASEGUIM en Algérie. « Nous allons, nous aussi, entamer une grève illimitée après la fête de l’Aid », a-t-il annoncé lors du point de presse de vendredi soir.
En colère, les boursiers guinéens en Afrique du Nord, en Russie et en Chine, sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur mouvement d’humeur. Ils exigent que la totalité des bourses réclamées soient versées tout de suite, que cette bourse de 50 dollars américains, qui n’a pas été revalorisée depuis l’indépendance de la Guinée, le soit pour qu’elle soit alignée au coût de la vie. Enfin, ils veulent la mise en place d’un calendrier annuel de versement de bourses qui soit respecté scrupuleusement par les gestionnaires.
Par Jean-Célestin Edjangué
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