Élèves, stagiaires et étudiants guinéens, au Royaume chérifien, n’ont plus perçu de bourse ni de prime de vacances depuis 10 mois. Ils ont entamé, ce mercredi, 6 juillet, une grève illimitée devant les locaux de la Représentation diplomatique guinéenne à Rabat.

« C’est une situation insupportable. Comment payer nos loyers et charges, l’alimentation et se vêtir quand nos bourses et primes ne sont pas versées depuis mois maintenant ? Aux dernières nouvelles, il paraîtrait que le ministère des Affaires étrangères de Guinée aurait introduit une demande pour que la situation soit régularisée. Mais il est difficile de prendre ces rumeurs pour des faits ». Mohamed Seydou Bangoura, président de l’Association des Élèves, Stagiaires et Étudiants guinéens au Maroc « ASEGUIM », que j’ai eu au téléphone ce mercredi, 06 juillet après-midi, est comme l’ensemble des 800 stagiaires et étudiants guinéens boursiers, au Maroc, désabusé. « Nous sommes dans une galère inexprimable depuis bientôt un an. Nous avons le sentiment d’être abandonnés à nous-mêmes, à l’étranger. Et ce, malgré plusieurs cris d’alarme tant envers la Direction de l’Enseignement supérieur de la Guinée que des autorités de Transition », explique-t-il.

Mohamed Seydou Bangoura président de l’ASEGUIM

Mouvement illimité de grève

L’Association interpelle directement les autorités suivantes sur le mouvement illimité d’humeur « dans les locaux de l’Ambassade de la République de Guinée au Maroc », déclenché par cette situation grave et qui a des répercussions sur le déroulement de leurs études, dans une note datant du 30 juin 2022 : « Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, président du CNDR, Chef de l’État, Chef suprême des Armées ; Monsieur le Ministre Secrétaire général à la Présidence ; Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ; Monsieur Le Ministre de l’Enseignement technique et la Formation professionnel ; Monsieur Le Ministre Conseiller, Chargé d’Affaires de l’Ambassade de la République de Guinée accréditée au Royaume du Maroc ; Monsieur Le Directeur général du service national des Bourses extérieures(SNABES) ». Le Bureau Exécutif de l’ASEGUIM précise que l’association est contrainte d’en arriver là : « pour non-paiement de compléments de bourses et de primes de vacances au titre de l’année académique 2021-2022 depuis dix(10) mois ainsi que l’inaction des autorités malgré les avis de grève émis en date du 21 avril et 11 mai 2022 ». La nuit de mardi, 05 juillet, les manifestants ont passé la nuit dans les locaux de l’Ambassade de Guinée à Rabat avant d’être délogés ce mercredi matin par deux cars de polices du Maroc.

Il est inconcevable que le pays de Camara Laye, de Tierno Monenembo, de William Sassine et autres Djibril Tamsir Niane, Ahmed Tidiane Cissé… qui a toujours eu de la considération pour les études, pour les femmes et hommes du livre, le pays dont la capitale, Conakry, a été désignée par l’UNESCO « Capitale mondiale du livre en 2017, ne puisse pas mettre ses filles et fils dans des dispositions favorables pour préparer l’avenir de la Guinée. Si les Autorités de Transition veulent vraiment imprimer la rupture avec le précédent régime, dirigé pourtant par un intellectuel, c’est le moment de le prouver à la face du monde.

Par Jean-Célestin Edjangué

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