La capitale du Cameroun a réussi son pari d’organiser une Conférence ministérielle de la francophonie qui restera, aux dires de tous, un vrai succès. Lors de la conférence de presse de clôture, dimanche 5 novembre 2023 au Palais des Congrès de Yaoundé, en présence notamment de la Secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, du Ministre Tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, et de la Francophonie, du Ministre des Relations Extérieures du Cameroun, Lejeune Mbella Mbella, la Secrétaire d’État française auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, a réitéré l’annonce faite en 2022 à Djerba, selon laquelle l’hexagone recevra le prochain Sommet de cette institution les 4 et 5 octobre à la Cité de la langue française, dans l’Aisne, région des Hauts-de-France.

Quarante-huit heures de travaux intenses et à la fin, une déclaration de  37 points, dite Résolution de Yaoundé, qui fera incontestablement date dans l’histoire de la construction et de la consolidation de l’Espace Francophone.

La conférence de presse de clôture de cette 44ᵉ Conférence ministérielle de la Francophonie sous le thème : « Bonne gouvernance : gage de stabilité politique, économique et culturelle pour les citoyens francophones », bien que courte, cinq questions seulement ont été admises alors que l’équipe de communication organisatrice de cette rencontre avait laissé entendre que ce moment important d’échanges entre la Secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo et les représentants des médias sélectionnés allait être libre et ouvert.

« Cette 44 CMF a été une réussite totale »

D’entrée de jeu, prenant la parole après le rappel du chronogramme et des différentes articulations de réunion par la maîtresse de cérémonie, la Secrétaire général de la Francophonie a tenu à « Remercier le Cameroun, les Camerounaise et Camerounais, pour leur gentillesse, l’accueil chaleureux et la bienveillance dont ils ont fait preuve tout au long de notre séjour à Yaoundé », ajoutant : « Même ma coiffeuse a été d’une attention telle que ma coiffure a eu beaucoup de succès, si je m’en tiens aux remarques très agréables et compliments que j’ai eus ». Elle a ensuite souligné que Yaoundé était dans la continuité de Djerba 2022, en Tunisie, avant de saluer « La contribution financière exceptionnelle de quatre pays d’Afrique, pour la première fois depuis la création de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en l’occurrence le Togo, le Sénégal, La Côte d’Ivoire et le Rwanda ».

Après quoi, le Ministre Tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger a abondé dans le même sens d’une CMF réussie, se réjouissant par ailleurs que « Son message politique concernant la situation à Gaza, ait eu un écho auprès de l’institution de l’espace francophone ».

 « Sommet de Villers-Cotterêts les 4 et 5 octobre 2024 »

Quant à la Secrétaire d’État française auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Chryzoula Zacharopoulo, elle a dit « sa reconnaissance à l’endroit des autorités camerounaises » avant d’annoncer « le prochain Sommet de la Francophonie les 4 et 5 octobre 2024 à Villers-Cotterêts ». L’évènement se tiendra précisément à la Cité de la langue française, inaugurée officiellement le 30 octobre 2023 par le président de la république française, Emmanuel Macron, sous le thème : « Créer, innover et entreprendre en français », qui illustre l’attachement du locataire du Palais de l’Élysée à l’ingéniosité et à la touche française en matière de créativité, d’inventivité, et bien sûr d’entrepreneuriat.

La nouvelle fait déjà la joie des personnalités politiques du département, à l’instar de Jacques Krabal, ancien député de l’Aisne, et conseiller auprès du président de l’Association Francophone d’Amitié et de Liaison, membre de la Commission A et B de la Conférence des OING, membre du groupe de travail « Le français, langue du sport et de l’olympisme », qui s’est réjoui aussi tôt que l’information a été divulguée.

Si les Délégués représentants les 88 États membres de la Francophonie félicitent le Cameroun pour la remarquable organisation et le succès de la 44ᵉ CMF, bien des questions restent sans réponse. Comment, dans cet espace francophone de 321 millions de locuteurs dont 60 % ont à peine 35 ans, mieux associer les jeunes à la prise des décisions ? Comment leur permettre d’accéder à un emploi décent à la fin de leurs études quand on sait que le taux de chômage de cette tranche d’âge est 8 à 15 % au Canada, Luxembourg, en Suisse, qu’il est de 22 % en France, 19 % en Belgique et en moyenne de 7 % dans des Pays comme le Bénin, la Guinée ou le Burkina Faso, en Afrique subsaharienne ? Pourquoi ces jeunes ne sont-ils pas davantage écoutés alors qu’ils ont des idées claires sur leurs aspirations, rêves et doutes par rapport au présent et à l’avenir ? La bonne gouvernance ne peut-elle être gage de stabilité politique, économique et culturelle, sans l’être sur le plan social ?  N’est-il pas temps d’accompagner véritablement ces jeunes à la réalisation de leur projet de vie pour leur épanouissement ?

Autant de zones d’ombre que les décideurs de l’Espace francophone doivent éclairer s’ils veulent véritablement faire de la Francophonie une communauté du mieux-vivre ensemble.

Par Jean-Célestin Edjangué à Yaoundé

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