La découverte de son corps sans vie du gendarme de 24 ans, le 14 septembre, alors qu’il était détenu depuis le 13 septembre 2024, à Moroni, pour soupçons de tentative d’assassinat sur le président Azali Assoumani, laisse place à toutes les interprétations.

Le quotidien de cette famille se résume des harcèlements, des intimidations, chantages et persécutions militaires. Je peux vous dire, par exemple, que le frère d’Ahmed Abdou dit Fanou, qui a une dizaine d’années, a passé plusieurs heures à la gendarmerie de Moroni, soupçonné d’avoir manipulé le téléphone de Fanou ». Me Saïd Larifou, un des avocats de la famille du jeune gendarme de 24 ans, soupçonné d’être l’auteur de la tentative d’assassinat dont a été victime, le 13 septembre 2024, le président Comoréen, Azali Assoumani, alors qu’il assistait aux obsèques d’un religieux, et dont le corps sans vie a été retrouvé le lendemain, 14 septembre, à Moroni, alors qu’il était en détention. Une dizaine de jours plus tard, le 25 septembre, Ali Mohamed Djounaid, le procureur de la République de Moroni, a mis fin à l’enquête sur la mort en détention du gendarme, assaillant du chef de l’Etat, prétextant dans un communiqué publié par le journal El-Watan, quotidien de l’Etat, qu’« Il n’existait ni blessures par arme à feu ni par arme contondante ou tranchante. Suivant ces éléments, le parquet estime qu’il n’y a pas d’opportunité de poursuivre l’enquête ». De quoi

Demande d’asile à la France

Au lendemain de l’annonce du décès de celui qui est considéré comme un martyr, eux yeux d’une partie de la population, plusieurs membres de sa famille ont été arrêtés par les gendarmes, dont Mouanlim, son demi-frère âgé de 12 ans. Les enquêteurs cherchaient à mettre la main sur le téléphone d’Amed Abdou alias Fanou, l’assaillant du chef de l’État. Depuis, plusieurs membres de la famille ont été interpellés, arrêtés puis relâchés. « On est tous persécutés. Nous avons peur, c’est pourquoi nous avons fui les Comores pour Mayotte », confiait à la télévision, à Mayotte, l’oncle du gendarme défunt. La famille s’est réfugiée à Mayotte pour s’extirper des griffes du régime Azali Assoumani. « La mère de Fanou et le petit frère de Fanou d’une dizaine d’années sont physiquement et psychologiquement affaiblis. J’ai dû les emmener aux urgences de Mamoudzou où ils ont été pris en charge », explique Said Larifou, avocat de la famille du défunt et opposant politique au régime du président Azali Assoumani. Il insiste : « Azali, ses fils et leurs hommes de main n’ont pas laissé la famille faire le deuil de l’assassinat barbare de Fanou dont l’état de vulnérabilité mentale était avéré et connu des autorités ». Des arguments qui ne sont pas toujours audibles à Mayotte où certains esprits ne voient pas vraiment d’un bon œil l’arrivée de la famille d’Ahmed Abdou plus connu sous le nom de Fanou, à Mamoudzou. C’est dans ce contexte que le conseil de la famille, Me Larifou, a été victime de menaces et que ses clients risquent des représailles. La demande du statut de réfugié, devrait permettre d’apaiser les choses. Quoi qu’il en soit, l’homme de loi a déposé plainte auprès du parquet de Mamoudzou pour « menaces ». Quant à Aboucaria Saïd Ahamada, la mère du jeune gendarme soupçonné de tentative d’assassinat sur le président Azali Assoumani, qui a rejoint Mayotte avec d’autres membres de sa famille à bord d’un kwassa, ces navires de fortune, elle est reconnaissante envers Me Larifou « qui a multiplié les efforts pour que je me trouve ici. J’ose espérer que j’entre dans une phase d’apaisement. ». Affaire à suivre…

Par Jean-Célestin Edjangué

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