De nationalité béninoise, titulaire d’un Doctorat en relations internationales, après un Master en coopération internationale et développement, à la Faculté de droit de Tanger (Maroc), où il est installé depuis 2005. Ses principales activités sont l’enseignement, la formation et la recherche. Il assure des cours en Master Coopération internationale à la Faculté de droit de Tanger et est professeur permanent à l’École Supérieure de Commerce et de Gestion de Tanger (ESCGT). Il a participé ces dernières années à plusieurs travaux de l’Académie du Royaume du Maroc sur des thématiques liées à l’Afrique et à l’Amérique latine. Pierre Afouda Adimi a pour centres d’intérêts scientifiques, l’intégration régionale, la coopération internationale, le terrorisme, la gouvernance et la géopolitique. Auteur d’un ouvrage sur « Les organisations internationales africaines », paru en 2021, nous l’avons rencontré lors de la 47ᵉ session de l’Académie du Royaume du Maroc, à Rabat, du 24 au 27 mai dernier. Il raconte son parcours et son intégration.
Comment se retrouve-t-on enseignant à l’Université de Tanger, au Maroc, en Afrique du Nord, quand on est originaire du Bénin, en Afrique de l’Ouest ?
C’est une excellente question (Sourire). Elle m’a déjà été posée à plusieurs reprises. Il faut dire que le premier élément ou premier facteur qui a permis mon intégration après mes études, c’est justement le fait que dès ma première année, je me suis intéressé aux Marocains, j’ai essayé de m’intégrer socialement et dans la culture marocaine. Je pense que cela a facilité mon intégration tout court, par la suite, sur le plan professionnel. C’est vrai que lorsqu’on est ici, c’est un défi de vivre au Maroc quand on est subsaharien. Mais, je me suis rendu compte que les Marocains aiment les travailleurs. Et la plupart des subsahariens qui sont ici, sont des travailleurs et comme tels ils n’ont aucun mal à s’intégrer.
En quelle année êtes-vous arrivé au Maroc ? Racontez-nous en quelques mots votre parcours.
Je suis arrivé au Maroc en 2005, ça fait donc 17 ans. J’ai ma licence, puis le master et le doctorat, soit 9 ans d’étude avant d’être enseignant d’université, aujourd’hui, j’assure des cours en Master Coopération internationale à la Faculté de droit de Tanger et comme professeur permanent à l’École Supérieure de Commerce et de Gestion de Tanger (ESCGT).
Vous dites que les Marocains aiment les travailleurs. Mais on sait aussi qu’il existe encore de la méfiance, aux yeux de certains de sœurs et frères marocains, à l’égard des subsahariens. Comment expliquer ce paradoxe ?
Cette méfiance s’explique en partie par l’ignorance. La connaissance que certains ont de l’Afrique subsaharienne est très marginale, parcellaire. Quelque part, nous qui sommes intégrés dans la vie quotidienne, au Maroc, sommes aussi des Ambassadeurs culturels, scientifiques de nos pays d’Afrique subsaharienne. Le fait est que quand vous essayer de faire connaitre votre culture, de la partager, tout en vous intéressant à la leur, vous vous rendez compte que le courant passe très vite et bien. L’acceptation devient alors naturelle de part et d’autre.
Vous avez participé aux travaux de la 47ᵉ session de l’Académie du Royaume du Maroc, du 24 au 27 mai, derniers. Qu’est-ce que vous en retenez ?
Par le passé, j’ai déjà assisté aux sessions antérieures sur « Le pacifique comme horizon de pensée ; l’Afrique comme horizon de pensée ; l’Asie comme horizon de pensée… Toutes ces conférences et sessions ont mis l’accent sur ces différentes zones géographiques, les rapports géopolitiques, économiques… C’est vraiment une excellente chose. Je vous recommande d’ailleurs les actes des différentes sessions.
Merci beaucoup Dr Pierre Afouba Adimi pour votre disponibilité.
C’est moi qui vous remercie. À très bientôt !
Réalisé à Rabat par Jean-Célestin Edjangué