Vice-président chez interprofession filière foret bois du Cameroun, patron de GFBC, il a participé au premier Forum économique du Cameroun, hier, jeudi à Paris. Il analyse les opportunités et les problèmes qui se posent au secteur, à l’approche de l’interdiction des grumes, le 1er janvier 2023, dans la sous-région CEMAC.

« Il y a les lois supranationales. Celle-ci est de la CEMAC. Il a été décidé de communs accords au niveau des chefs d’État de la sous-région Afrique centrale, que l’exportation des grumes serait interdite le 1er janvier 2022. Or, arrivée à la date fatidique, les États n’étaient pas prêts pour appliquer cette mesure. Il a donc été convenu de repousser la date d’entrer en vigueur de cette décision ». Florent Médard Balogog Bell dirige une petite entreprise qui fait dans le bois et forêt, à Yaoundé, la capitale. Pour lui, cette interdiction, loin de poser un problème, est plutôt une opportunité. « L’interdiction de l’exportation de grumes est salutaire, elle offre beaucoup de possibilités, des avantages, à la filière, tant pour le marché intérieur que le marché extérieur. La transformation d’une grume va générer de la peau, du bois, mais aussi des beaucoup plus de bois. Ce qui donne plus d’emplois, plus de ressources humaines ».  Encore faut-il que les États anticipent le contexte favorable né de cette mesure.

Quelques soucis à régler

« Bien sûr, les politiques publiques semblent s’organiser sur le plan administratif, dans la gestion de la paperasse. Mais, on ne les voit pas préparer le terrain, d’implémenter l’adaptabilité des entreprises, notamment au niveau du matériel. Il faut un accompagnement véritable, ne serait-ce que pour le marché de la CEMAC », confie M. Balogog Bell, avant de préciser : « Il faut savoir que même pour nous au Cameroun, à partir de Ngaoundéré jusqu’au nord du Tchad, le bois est à utiliser. Il y aura donc une plus-value, un travail de chaîne est attendu. J’espère que le Cameroun et la CEMAC mettront cette mesure à profit ». Pour autant, la filière bois a encore de beaux jours devant elle. Son avenir s’annonce même radieux, à en croire le PDG de GBC. « En réalité, la filière bois a eu ses bonnes lettres de noblesse. À l’époque, toutes les mairies du Cameroun avaient une menuiserie. Avec la décentralisation, les mairies et communes forestières ont un atout indéniable. Une mairie d’une commune forestière peut avoir trois unités aménagées appelées UFA. À partir de là, si la commune fait un contrat en régie avec une société forestière, elle bénéficie du bois, s’il y a un pont à construire ou des bancs à fabriquer pour les écoles. On peut dire, sans prendre le moindre risque, que la filière bois à de belles années à venir. J’ai un séchoir à bois d’une capacité utile actuellement de 20 m³ ». Et ce n’est pas rien. On ne consent pas à un tel investissement si on n’a pas foi à l’avenir du secteur bois et forêt.

J.-C.E à Paris

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