Ce Camerounais, volontaire international en mission en Guinée, est au four et au moulin des manifestations commémoratives à Conakry des 62 ans de l’assassinat de Félix-Roland Moumié, à Genève. Il raconte son engagement dans ce projet dont le dépôt de la gerbe, ce mardi 15 novembre sur la tombe restaurée de Moumié à Conakry, constitue un des moments les plus attendus.
Vous êtes au four et au moulin de l’organisation des cérémonies commémorant les 62 ans de la mort par empoisonnement du Dr. Félix Roland Moumié à Genève, le 03 novembre 1960. Qui êtes-vous et comment vous vous êtes retrouvé dans cet évènement ?
Je suis Gaël Djomo Deffo, Camerounais, en mission de volontariat international en République de Guinée. Dès mes premiers jours en Guinée, il y a bientôt deux ans, je me suis senti transpercé par le poids de l’histoire des nationalistes camerounais exilés dans cette terre d’hospitalité. J’avais des idées vagues, des récits entrecoupés et des notions pas très bien structurées sur le parcours des Upécistes exilés dans ce pays. La présence de tout un grand quartier à Conakry portant le nom de Cameroun, la rencontre inespérée avec la famille Ekwalla, ce voyage effectué au lycée Félix Moumié à près de 900 km dans la localité de Nzérékoré, tout cela a contribué à faire naître au fond de moi, cette envie d’honorer ces hommes pour leurs combats et leurs sacrifices en faveur de la libération des peuples africains en général et du Cameroun en particulier. L’idée m’est venue d’attirer l’attention de certains compatriotes présents en Guinée sur ce devoir de mémoire que nous devons assumer pleinement. J’ai donc pris contact avec la Fondation Moumié de Bruxelles qui n’a ménagé aucun effort pour appuyer cette dynamique. Après plusieurs échanges, nous avons entrepris de faire de ce mois de novembre 2022, un grand moment de commémoration autour du 62e anniversaire de la mort du Dr Félix-Roland Moumié.
Ce mardi a lieu le dépôt officiel de la gerbe sur la tombe restaurée du Docteur Moumié. Quel est le programme complet de cette cérémonie qui verra être côte à côte des personnalités guinéennes et camerounaises ?
Bien évidemment, ce mardi 15 novembre, nous l’avons consacré à un dépôt de gerbe de fleurs, sur la tombe de l’illustre disparu, sise au cimetière de Boulbinet à Kaloum (Conakry). L’évènement s’articulera autour d’un grand rassemblement tôt le matin au niveau de la RTG Boulbinet, ensuite s’ensuivra une marche lente vers le cimetière où repose le défunt. Une fois les invités arrivés et installés, l’allocution de bienvenue sera prononcée par le Maire de Kaloum, ensuite d’autres personnalités telles que l’honorable Oyé Béavogui, Sg par Intérim du PDG, parti de Sékou Touré, plusieurs anciens cadres de son régime ayant connu Félix-Roland Moumié, un ancien Ministre, Président de la communauté camerounaise en Guinée, de la diaspora camerounaise venue de France et de Belgique, des hommes de lettres, et plusieurs leaders de mouvements panafricains. J’aurais l’insigne honneur de prononcer le discours de clôture.
Quelles sont vos attentes de cette manifestation, en tant que Camerounais et volontaire des Nations Unies en poste à Conakry ?
Au terme de toute cette célébration, nous espérons voir naître une réelle dynamique autour de ce lieu de mémoire ; susciter une prise de conscience pour les tous petits sur des notions de liberté et de panafricanisme. Il est grand temps que les Camerounais se réapproprient leur histoire tout en sachant que la Guinée demeure une destination ressource.
Recueilli en ligne par J.-C. Edjangué