En visite officielle vendredi 03 juin 2022 à Sotchi, station balnéaire au bord de la mer noire, le président en exercice de l’Union africaine a plaidé la cause du continent face au risque de crise alimentaire du fait des sanctions économiques imposées par l’occident en Russie.
C’est en véritable Vendeur, Représentant et Placier (VRP) que Macky Sall s’est rendu à Sotchi, vendredi, pour rencontrer Vladimir Poutine. Et à l’issue de sa visite, le président de l’Union africaine semblait plutôt satisfait. « Le Président #Poutine nous a exprimé sa disponibilité à faciliter l’exportation des céréales ukrainiennes. La Russie est prête à assurer l’exportation de son blé et de son engrais. J’appelle tous les partenaires à lever les sanctions sur le blé et l’engrais. », a twitté Macky Sall, après l’entrevue. Pour l’occasion, Macky Sall, qui était accompagné du président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, s’est entretenu pendant trois heures avec le président de la Russie. « Un échange complet sur la situation », a déclaré aux journalistes le président en exercice de l’UA, précisant : « Je lui ai indiqué que nous étions venus d’abord pour lui demander une désescalade et de travailler pour la paix ».
Risque de crise alimentaire et d’émeutes de la faim
Demandant à Vladimir Poutine de « prendre conscience » que les pays africains sont « des victimes » du conflit en Ukraine, Macky Sall, redoutant que le continent africain ne sombre, comme dans les années 2006-2008, à une crise alimentaire généralisée dont la traduction concrète pourrait être des émeutes de la faim. Ces émeutes avaient causé des manifestations monstres dans nombre de pays africains, à l’époque, avec des centaines, voire des milliers de morts. Une inquiétude que semble partagée l’ONU qui dit « craindre « un ouragan de famines », essentiellement dans des pays africains » qui importent plus de la moitié de leur blé d’Ukraine ou de Russie. Un vrai paradoxe pour une Afrique qui ne manque pas de produits de substitution au blé. De nombreux pays africains ayant choisi, depuis plusieurs années, de travailler la farine du maïs, celle du manioc et bien d’autres, pour fabriquer du pain, des biscuits… Dans tous les cas, pour Vladimir Poutine, « il n’y a pas de problème pour exporter les céréales d’Ukraine », a-t-il déclaré dans une interview télévisée, peu après sa rencontre avec le président de l’Union africaine Macky Sall, avançant plusieurs pistes en guise de solutions, il a estimé que les Occidentaux faisaient du « bluff », lorsqu’ils assurent que Moscou empêche les exportations de céréales d’Ukraine. Et de mentionner la voie fluviale, via le Danube, à travers la Roumanie, la Hongrie et la Pologne. « Mais le plus simple, le plus facile, le moins cher, a-t-il dit, ce seraient des exportations via le territoire du Bélarus, de là on peut aller vers les ports de la Baltique, puis vers la mer Baltique et ensuite n’importe quel endroit dans le monde. » Avec comme préalable, que les sanctions occidentales contre Minsk, allié de Moscou, soient levées, a-t-il insisté. Il faudra attendre quelques jours, voire semaines, pour mesurer les retombées de la rencontre entre Macky Sall et Vladimir Poutine, à Sotchi, au 100ᵉ jour de la guerre en Ukraine.
La Rédaction de Newsafrica24.fr