La rencontre prévue le 18 mars 2023 au Palais du Luxembourg, siège du Sénat, réunira des autorités guinéennes de Transition, la société civile et des élus français.
Pour une fois, le mot n’est vraiment pas galvaudé. C’est un évènement exceptionnel qui comptera dans l’histoire présente et à venir de la Guinée. On peut même parler de rencontre historique. Imaginez une forte délégation d’officiels guinéens débarquant de Conakry pour échanger avec des sénateurs français sur « Les conditions d’un retour à l’ordre constitutionnel » en Guinée.
Ismaël Bah (lire par ailleurs), « la passerelle Nord-Sud »
Un homme, en coulisses, a joué un rôle de passerelle entre Conakry et Paris. Un franco-guinéen : Ismaël Bah, président d’une association qui œuvre pour la coopération franco—guinéenne et très sensible à la lutte contre la corruption, l’une des priorités de la junte au pouvoir à Conakry. C’est lui qui, un mois après le putsch du 5 septembre en Guinée, va avoir la lumineuse idée de proposer au colonel Mamadi Doumbouya l’idée d’une grande rencontre à Paris pour commencer à préparer l’après-Transition et le retour à l’ordre constitutionnel.
À réflexion, qui a bien évidemment reçu l’accord des autorités de Transition, est parrainée du côté français par Alain Richard (LREM), vice-président du Sénat, ancien ministre de la Défense, Jean-Yves Leconte (PS) et Philippe Dominati (apparenté Les Républicains). Quant au gouvernement guinéen, il devrait être représenté par le Premier ministre Bernard Goumou à moins qu’il soit, en cas d’empêchement, remplacé par le ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté. L’opposition n’a pas non plus été oubliée. Mais, Cellou Dalein Diallo et Sydia Touré, l’un et l’autre invités, n’ont pas répondu favorablement. Les raisons de ce refus ne sont pas encore connues.
Bravo en tout cas à Ismaël Bah pour sa pugnacité, son sens de persuasion, pour la réussite de ce colloque du 18 mars 2023 à Paris sur « La transition réussie en Guinée ».
Par Jean-Célestin Edjangué à Paris