Samedi, 18 juin, plusieurs centaines de personnes, majoritairement la diaspora sénégalaise, mais aussi d’autres pays d’Afrique, ont pris d’assaut la Place de la république.
« Macky Sall, dictateur » ; « Macky Sall assassin » ; « Macky Sall doit quitter le pouvoir »… les slogans ne manquaient pas, place de la République, samedi 18 juin, à Paris. Les drapeaux nationaux et les leaders politiques non plus. A l’applaudimètre, le chef de l’opposition de l’Union des Comores, a incontestablement remporté le match. Son discours a littéralement provoqué la liesse populaire.
« Une honte pour l’Afrique, 60 ans après l’indépendance »
« Chers frères, chères sœurs d’Afrique et du Sénégal, je suis des Comores, président de l’ONG Waraba d’Afrique, qui promeut l’alternance pacifique et la bonne marche de la démocratie en Afrique. Si je suis là aujourd’hui, c’est parce que le Sénégal a toujours été considéré, bien au-delà de notre continent, comme un modèle d’alternance politique, un exemple de démocratie». Me Saïd Larifou, dans son costume traditionnel blanc, a été longuement acclamé lors de sa prise de parole. « Le Sénégal a toujours été aux côtés des peuples opprimés par leurs dirigeants. Je suis donc venu pour témoigner de cela. Mais, je suis aussi là pour rappeler que hier les Comores, la Guinée, le Tchad, le Mali, n’ont jamais été seuls. Pourquoi le Sénégal serait-il seul aujourd’hui à revendiquer ses droits les plus élémentaires? », s’est-il interrogé avant de préciser. « Je ne suis pas là pour soutenir qui que ce soit, mais pour soutenir des valeurs, des principes ». Et de conclure : « Nous avons tous les mêmes problèmes. C’est une honte de savoir que 60 ans après les indépendances, nous revenons place de la République pour demander l’évidence, à savoir la démocratie, les libertés, la tolérance. C’est une honte. Ce type de rassemblement doit réunir tous les africains, pas seulement ici à Paris, mais aussi en Afrique. Nous ne devons jamais accepter qu’une poignée d’individus, dictateurs, plient la majorité du peuple africain. Nous devons être unis pour demander à ces dictateurs de partir ».
La présidentielle 2024 en ligne de mire
Les autorités sénégalaises ont interdit, mercredi 15 juin, une manifestation prévue vendredi 17 juin à Dakar contre le pouvoir du président Macky Sall, suite à, l’invalidation de la candidature d’Ousmane Sonko, aux législatives du 31 juillet prochain. Le préfet de Dakar invoque des « menaces de troubles à l’ordre public. Cette invalidation élimine de la course le chef de file de l’opposition Ousmane Sonko, troisième lors de la présidentielle de 2019 et déjà candidat pour celle de 2024, ainsi qu’un certain nombre d’adversaires du président Macky Sall. Pour rappel, la mise en cause de M. Sonko par la justice dans une affaire de viols présumés avait contribué en mars 2021 à plusieurs jours d’émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts.
Affaire à suivre…
Par J.-C. Edjangué à Paris