Commissaire général des  72 heures du livre de Conakry, directeur général des éditions l’harmattan guinée, de passage à Paris, mi-juin 2023, en provenance de Madrid où il a participé au Salon du livre de la capitale espagnole, il a accepté de nous accorder quelques minutes de son emploi du temps. Il fait le bilan de la 15ᵉ édition des 72 Heures du livre de Conakry, qui s’est déroulée les 23, 24 et 25 avril dans la capitale de la Guinée, et s’est poursuivie jusqu’au 28 avril à Boffa, qui était ville invitée d’honneur de cette édition alors Haïti était le pays invité spécial et le Bénin, invité d’honneur, et entrevoit les perspectives du projet Conakry capitale africaine du livre. Pour l’édition 2024, le Liban sera l’invité spécial, le Cameroun l’invité d’honneur et Dinguiraye, dans la région de Faranah, commune invitée.

Sansy Kaba Diakité, que faites-vous à Paris en plein mois de juin 2023 ?

Écoutez, à la suite de la 15ᵉ édition des 72 Heures du livre de Conakry qui s’est extraordinairement bien passée, à Conakry comme à Boffa, nous avons décidé d’effectuer une tournée en Europe. Nous rentrons de Madrid où se tenait la 90ᵉ foire du livre avec 3 millions de visiteurs sur 17 jours et nous avons eu des échanges fructueux avec les organisateurs de la foire, la Mairie de Madrid et la Bibliothèque nationale. Nous avons fait le déplacement avec l’Ambassade de Guinée, les écrivains et éditeurs pour créer une synergie avec Madrid, capitale européenne du livre, qui a été la première capitale mondiale du livre en 1991, et Conakry qui désire devenir la capitale africaine du livre. Après Madrid, nous sommes en France pour différents rendez-vous et évènements, en compagnie de l’Ambassadeur de Conakry, capitale africaine du livre, Mamadou Sylla Patronat, qui a décidé d’accompagner le livre, le projet de Conakry, capitale africaine du livre. Nous sommes là pour rencontrer les mécènes, les professionnels, les organisateurs d’évènements, les amoureux et passionnés du livre, parce que le livre égal circulation, découverte, voyage, rencontre, partage…Et nous sommes très heureux de le faire avec vous depuis le début de cette aventure humaine, littéraire et culturelle.

Vous parlez de la réussite de la 15ᵉ édition des 72 heures du livre de Conakry. Quelles sont les images les plus marquantes qui vous restent dans l’esprit ?

D’abord, le 23 avril de chaque année, c’est la journée mondiale du livre. C’est ce que nous essayons de célébrer à Conakry. Et tout le monde le sait, le 23 avril, c’est la célébration de grands écrivains, bien au-delà de Cervantès ou Shakespeare, qui sont décédés un 23 avril. J’arrive de Madrid, je suis allé m’incliner sur la tombe de Cervantès, je suis allé dans sa maison, je suis allé dans l’immense salle de la bibliothèque nationale d’Espagne où se trouve la salle Cervantès avec ses manuscrits. Le 23 avril 2023, nous avons fait du tourisme littéraire, nous avons partagé la cola de l’amitié, pour dire que le livre est important, qu’il est un support de liaison. Il y a eu diverses communications, que ce soit le PNUD, les ministères de l’Éducation ou de l’Enseignement supérieur, l’Association des écrivains de Guinée, des écrivains comme Max Lobè, Eugène Ebodé, Saint-Eloi… Et puis il y a eu des animations comme la nuit du Bénin ou la nuit d’Haïti, la nuit de la lecture avec les Miss littératures guinéennes, les tables-ronde et débats sous le Fromager… La culture a bouillonné à Conakry et dès la fin dans la capitale, nous avons embrayé à Boffa, terre d’histoire, avec ses sites esclavagistes. Tout cela nous a renforcés dans nos convictions que Conakry doit être capitale africaine du livre, à l’instar de Ouagadou pour le cinéma, Bamako pour la photographie, Niamey pour la mode, Abidjan pour les arts de spectacle, Dakar pour les Arts contemporains.

Sansy Kaba, comment se prépare la 16ᵉ édition qui aura comme pays invité spécial le Liban et invité d’honneur le Cameroun ?

Nous comptons émerveiller encore plus le monde, les écrivains. Faire en sorte que la belle culture camerounaise soit célébrée. Et pour nous, c’est un hommage que nous rendons à nos amis et frères. Je pense à Eugène Ebodé, à vous-même Jean-Célestin, et vous nous avez suivi depuis le début. Mais, vous savez que les Camerounais écrivent beaucoup et que le Liban est un pays de lettres, qui est aujourd’hui en difficulté. On se doit de soutenir ce pays, comme nous l’avons fait pour Haïti. La Guinée et le Liban ont des relations qui datent de plusieurs décennies. Nous allons essayer de les réactiver, de les faire revivre. Et le Cameroun est l’Afrique en miniature. Nous sommes donc très heureux que ces deux pays soient présents à la 16ᵉ édition des 72 heures du livre de Conakry. On va célébrer cette belle culture camerounaise, cette belle culture libanaise en Guinée. William Sassine est originaire à la fois de Guinée et de Beyrouth. C’est tout cela que nous allons célébrer à Conakry, avec des prix littéraires, des master class, des tables rondes. Nous sommes à Paris pour poursuivre ces contacts. Nous avons rencontré des éditeurs, des écrivains, professionnels et acteurs de la filière livre, camerounais et libanais, les femmes et les hommes de médias, pour qu’en 2024, la fête soit encore plus belle.

L’objectif est que Conakry devienne capitale africaine du livre. Peu gens savent, c’est un vrai projet et non une incantation. Que peut-on leur dire ?

C’est une vraie stratégie avec une étude de faisabilité qui a été financée par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), complétée par l’UNESCO. Et, comme les États-Unis reviennent à l’UNESCO, il y aura encore plus d’engouement. Une rencontre avec Lazare Eloundou, le Monsieur Patrimoine Mondial de l’UNESCO, a eu lieu. Rendez-vous est donné les 23, 24 et 25 avril 2024, à Conakry, avec Eric Monjour, notre partenaire du Salon du livre africain de Paris. Le Liban sera l’invité spécial, le Cameroun, invité d’honneur.

Et, la commune invitée ?

Ce sera Dinguiraye, dans la région de Faranah, qui pourrait d’ailleurs, à l’occasion, envisager un jumelage avec la commune de Foumban, au Cameroun.

Mené par Jean-Célestin Edjangué à Paris avec Ousmane

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