Artiste d’origine camerounaise, défenseur de la musique traditionnelle africaine, il se produit en compagnie d’Angelina Calamity ce 16 décembre, dans le 5ᵉ arrondissement de la capitale française.

D’apparence taciturne, il démarre en fanfare dès qu’on le branche sur la musique, notamment, et son actualité. Quelle est la genèse de cet hommage que vous rendez aux ancêtres ce samedi, 16 décembre à Paris ? « Merci mon cher ami… Déjà pour dire que le Hasard n’existe pas chez les gens de bonne foi… Le projet Hommage aux Ancêtres, naît déjà dans mon éducation de base de laquelle je tire toute ma sagesse et mon expérience, car élevé par mes grands-parents dans un petit village au sud Cameroun. Dans cette éducation, le créateur (EYO) ou Dieu et les Ancêtres sont au centre de notre Existence, d’une part. D’autre part, et c’est ce qui m’a fait mettre cela en pratique, c’est la perte d’un grand frère, le seul dans ce Monde qui a su me dire merci et qui a reconnu ce fait que l’éducation traditionnelle est bénéfique pour un être humain », raconte-t-il, poursuivant : « Il a reconnu mes valeurs de joueur de NKUL (Le NKUL) est cet instrument que je joue, qui est le téléphone traditionnel de nos Ancêtres et que MANU DIBANGO m’a appelé pour jouer avec lui les deux dernières années de sa vie sur cette Terre ».

« Balade musicale, différents instruments traditionnels »

L’ombre du père de Soul Makossa planera, son souvenir est encore vivace. « À la mort de Manu Dibango, j’ai aussi perdu un autre bienfaiteur dans ma vie de comédien, (OSCAR CASTRO). Alors pendant le confinement dans lequel sont morts ces deux êtres précieux pour mon existence, une première voix m’est venue qui me proposait de jouer tous les soirs au NKUL devant le théâtre Aleph où j’habitais à cette époque… », se souvient-il, ému, ajoutant : «  Ce projet ayant été très salué par la population de la ville d’Ivry-sur-Seine, m’a donné la force de continuer à rendre Hommage à ceux qui ne sont plus avec nous de corps, (Nos Ancêtres). C’est ainsi que m’est venu l’idée d’agrandir ce projet en y mettant du conte, puisque je suis conteur, du théâtre vu que je suis comédien et d’y ajouter d’autres instruments de ma fabrication, vu que je suis luthier et de réunir autour de moi d’autres musiciens et d’autres instruments africains et du monde ». Et de conclure : « J’ai été percussionniste d’un grand musicien dans le Rock Alternatif français. Ce musicien s’appelait MAD SHEER KHAN, lui aussi nous a quittés il y a quelque temps. Son style musical proprement dit était la Tag (Traditional Avant-gardist Music). Tout le temps que j’ai été son percussionniste, a été pour moi une formation. C’est de ce musicien que m’est d’ailleurs venue l’idée de fabriquer moi-même mes instruments qui sont des copies des harpes d’origine pygmée de la forêt équatoriale camerounaise. Car Mad Sheer Khan faisait du Rock avec un DILRUBA, instrument traditionnel qui avait bricolé et collé un microphone. L’Hommage aux Ancêtres est donc une balade au rythme de la “Tag Eang Music Expériences … ” ».

Par J.-C.É à Paris

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