Le scrutin de dimanche 31 juillet 2022 appelait 7 millions d’électeurs aux urnes pour élire 165 députés.
« Le scrutin s’est déroulé de façon globalement satisfaisante et dans une atmosphère calme e sereine », s’est félicitée la Commission électorale nationale autonome(Cena), en fin de soirée, minimisant des scènes de violence enregistrées dans la banlieue de Dakar. Nombreux sont ceux qui retenaient leur souffle, quelques heures encore avant l’ouverture, à 8 heures, des 15 196 bureaux de vote. Le scrutin législatif du dimanche 31 juillet 2022, au Sénégal, s’est globalement déroulé dans le calme, de telle sorte qu’à la fermeture, à 18 heures, heures locales, les opérations de dépouillement ont pu commencer. Le taux de participation, estimé à environ 35%, à la mi-journée, pourrait finalement dépasser les 50%, sans pour autant atteindre celui de la précédente consultation comparable, en 2017, où la participation était de 54%.
Huit listes étaient en course pour élire 165 députés(112 à la majorité relative pour les listes dans 46 départements et la diaspora ; 53 au scrutin proportionnel).
La majorité crie victoire, l’opposition conteste
La situation reste tendue, dans l’attente des résultats. La coalition présidentielle a revendiqué, dès hier soir, la victoire au scrutin législatif de dimanche 31 juillet. « Nous avons gagné 30 départements » sur les 46 que compte le Sénégal et des circonscriptions à l’étranger. « Ceci nous donne incontestablement une majorité à l’Assemblée nationale », a affirmé dimanche soir à la presse la tête de liste de la coalition présidentielle, Aminata Touré, poursuivant : « Nous avons donné une majorité à l’Assemblée nationale à notre président de coalition, Macky Sall », sans préciser s’il s’agit d’une majorité relative ou absolue. Aminata Touré a néanmoins reconnu la défaite de sa coalition à Dakar. Et comme Dakar n’est pas le Sénégal, l’opposition, contente d’avoir gagné dans la capitale, conteste avec force les propos de Mme Touré et rejette l’idée d’une victoire de la coalition présidentielle aux élections législatives du 31 juillet 2022. Barthélémy Dias, personnalité de la coalition dirigée par Ousmane Sonko et par ailleurs maire de Dakar, a parlé de « vulgaire mensonge » et de « majorité préfabriquée », sur la radio privée RFM. « La cohabitation est inévitable. Vous avez perdu cette élection au niveau national. Nous ne l’accepterons pas. Cette forfaiture ne passera pas », a-t-il martelé.
Présidentielle 2024 en ligne de mire
L’opposition entend s’appuyer sur ces élections pour imposer une cohabitation au président Sall, qui, de son côté, espère conserver une large majorité. Ces législatives font figure de test après les élections locales de janvier, remportées par l’opposition dans de grandes villes de ce pays d’Afrique de l’Ouest réputé pour sa stabilité, comme Dakar, Ziguinchor (sud) et Thiès (ouest), et avant la présidentielle de 2024. Tout cela, dans un climat de méfiance généralisée, l’opposition prêtant à Macky Sall l’intention de vouloir modifier la constitution pour briguer un troisième mandat.
La Rédaction de Newsafrica 24.fr