Prix Goncourt des lycéens 2020 avec les Impatientes, elle est présente à Rabat pour le Colloque international sur « L’esthétique africaine », à l’Académie du Royaume du Maroc. Son intervention était basée sur l’art de vivre Peul.

Bonjour Djaïli Amadou Amal, vous avez l’air d’être heureuse à Rabat. Juste une impression ?

Bonjour Jean-Célestin Edjangué. Je suis effectivement très contente d’être ici à Rabat, invitée par le frère Eugène Ebodé, Administrateur de la Chaire des littératures et des Arts africains. Le Colloque a bien commencé ce jeudi 6 juillet, avec de très belles et intéressantes interventions sur l’esthétique africaine qui remonte à l’Egypte antique. Quant à moi, j’ai choisi de parler de l’art de vivre peul, le Pulaaku.

Quelles sont les caractéristiques du Pulaaku ?

Il faut respecter un certain nombre de codes caractéristiques de l’art de vivre Peul. C’est essentiel pour nous, intangibles. C’est le sens de l’honneur. Nous avons également le semteende ou la pudeur, qui peut tout aussi bien se traduire par la honte d’avoir honte. Cette attitude doit se traduire sur le plan vestimentaire, tout comme dans le comportement de tous les jours. Je peux donner comme exemple le fait d’apprendre au petit enfant de deux ans, que même s’il doit a faim et qu’il doit en mourir, si un étranger lui propose à manger, il doit dire non, lui répondre immédiatement par, je n’ai pas faim.

Vous avez d’autres exemples que celui de la faim ?

On ne dit pas, je vais aux toilettes chez les Peuls. On dit, je vais toucher l’eau ou bien, je vais contourner la case. Parce que tout ce qui se réfère au corps et aux besoins naturels est impudique, honteux. On en revient au semteende.

Réalisé à Rabat par J.-C. Edjangué

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