Membre l’ONG HWPL département France, impliquée dans la promotion de la paix, il a effectué une mission dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, entre mars et début juin 2023. Il partage son témoignage sur ce qu’il a vu et vécu à Bamako et à Gao.

Vous venez de passer trois mois au Mali, notamment dans le nord du pays, pour une mission humanitaire de promotion de la paix avec l’ONG HWPL Département France. Quel est votre sentiment ?

J’ai un souvenir du Mali, en 2002, avec la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). L’image véhiculée à la télévision et plus généralement dans les médias, était celle d’un pays qui accueillait cette grande fête panafricaine du ballon rond, un pays chaleureux, ensoleillé, où il fait bon vivre. J’ai alors 8 ans… Puis, quand je foule le sol malien pour la première fois, en mars 2023 jusqu’au 5 juin 2023, je suis animé par un double sentiment, une double excitation : retrouver le pays de 2002 tout en sachant qu’il a des difficultés, qu’il y a un gouvernement de transition en place… je découvre en fait un pays qui n’a rien à voir avec mes souvenirs de 2002. Les prémices de ce qui m’attendait étaient palpables depuis Paris.

Qu’est-ce à dire ?

Au Consulat du Mali où je vais demander mon visa pour le pays, on me demande ce que je vais faire au Mali. Quand je dis que je vais travailler pour une ONG qui œuvre pour la paix, j’ai l’impression que l’on est un peu dubitatif, que l’on me croit à peine, d’autant plus que j’ai un passeport français. J’ai passé près de six heures entre le moment où je dépose ma demande de visa et l’obtention du précieux cachet. J’ai la chance de l’avoir eu le même jour, mais ç’aurait pu être fait en moins de temps encore. Je dois cependant m’estimer chanceux quand on sait qu’il y a des services consulaires qui vous le délivrent après plusieurs jours. Dès que j’ai foulé le territoire malien, je me suis rendu compte que les gens vivent à peu près normalement, ils vaquent à leurs occupations quotidiennes. Les Maliens, les jeunes et les femmes en particulier, ont beaucoup d’espoir par rapport à l’avenir, ils croient en l’indépendance du Mali au quotidien. Même si l’économie est au ralenti, les Maliens sont persuadés que les meilleurs lendemains attendent le pays.

On parle beaucoup aujourd’hui du rejet de la France au Mali. Comment se manifeste ce sentiment dans ce pays quatre fois plus grand que l’hexagone ?

Ça se manifeste pas une suspicion généralisée par rapport à tout ce qui concerne la France. Un exemple parmi d’autres : nous faisions des campagnes d’adhésion à l’ONG HWPL, les gens pensaient que comme nous venions de France, nous étions une organisation française. Il a fallu leur expliquer que nous sommes une organisation coréenne avec une branche malienne. Même à l’aéroport, au moment du contrôle des passeports, le fait d’avoir un passeport français rendait plus complexe les contrôles. On se demande ce qu’un Français peut encore venir faire au Mali alors qu’il n’y a plus d’entreprise française installée sur le sol malien.

Malgré tout ce que vous venez de décrire, le Mali a-t-il encore un avenir reluisant ?

Le pays a un avenir prometteur. Il a un potentiel, y compris touristique que l’on n’imagine pas. Rien que la ville de Bamako, si elle est valorisée, elle peut devenir une vraie destination touristique. Et, que dire des villes qui sont déjà élues au patrimoine mondial de l’UNESCO ? Par ailleurs, les Maliens aspirent à être autonomes sans être isolés du reste du monde. Avec cette détermination, tout est possible. Les Maliens sont très accueillants, un peu comme c’est le cas généralement en Afrique de l’Ouest et même sur le reste du continent. Et, ça, c’est vraiment très rassurant. Les gens que j’ai rencontrés, tant à Bamako qu’à Gao ou ailleurs, ont beaucoup d’espoir par rapport à l’avenir, ils croient en l’indépendance du Mali au quotidien. Même si l’économie est au ralenti, les Maliens sont persuadés que les meilleurs lendemains attendent le pays.

Recueilli par J.-C. Edjangué à Paris

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