Le poumon économique et la capitale politique du Cameroun, sont devenus des déchetteries à ciel ouvert, qui mettent à mal l’esthétique urbaine d’antan.

C’est une situation dramatique. Pourtant, tout le monde semble s’en accommoder. Difficile de faire 500 mètres, à Douala, réputée d’être une cité rebelle, comme à Yaoundé, qui porte, à tort ou à raison, l’image de ville sage, sans avoir l’attention, être attirée par un de ces dépotoirs sauvages de détritus, bouteilles en plastic ou autres déchets électroniques. Et la pluie qui s’abat régulièrement dans ces villes, en cette saison de circonstance, n’est pas fait pour arranger les choses.

J’ai passé trois bonnes semaines dans la cité portuaire, dont l’abondance de crevettes dans le fleuve Wouri, a donné son nom au triangle national, pour en être définitivement dégoûté. Arrivé à Yaoundé pour deux jours, je m’aperçois que la situation n’est guère meilleure.

« Incivisme généralisé, laxisme des pouvoirs publics »

Le plus grave, dans cette réalité pathétique, c’est le sentiment d’impuissance qui prédomine dans un contexte d’incivisme généralisé et de laxisme des pouvoirs publics. Sinon, comment expliquer qu’au marché Mokolo, à Emana, à Tsinga, a Messa et au Marché de Mfoundi, pour ce qui concerne Yaoundé, ou encore au Marché Déido, à Akwa, à Bonamoussadi, Makèpè, New-Bell, voire Bonapriso et Bali, des tas d’immondices s’amoncellent pratiquement à chaque coin de la rue, en dépit du travail de la société d’Hygiène et salubrité du Cameroun (HYSACAM), totalement dépassée par l’ampleur de la tâche ? La pollution de l’espace de vie quotidienne se dédouble d’un incivisme caractérisé des populations dont le comportement témoigne à quel point ils n’ont rien à cirer de leur cadre de vie. Pendant que les forces de l’ordre, qui n’en ont plus que de nom, montrent clairement qu’ils n’ont plus les moyens de lutter contre le désordre urbain.

Triste sort, que celui de Douala et de Yaoundé, qui accueille chacune 100 000 niuveaux habitants par an, finiront fatalement par imploser, si tout le monde continue à avoir des comportements irresponsables, au moment où l’urgence climatique n’a jamais été aussi pressante.

Par J.-C.E. à Douala et à Yaoundé

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